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La Terre, d'Emile Zola

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La Terre, d'Emile Zola Empty La Terre, d'Emile Zola

Message par Yugcib Mar 29 Sep - 14:08

La Terre, d'Emile Zola La_ter10

RESUME :

De retour de la bataille de Solférino, le provençal Jean Macquart s'est installé dans un village de la Beauce où il est devenu le valet du fermier Hourdequin.
Mais quoiqu'il s'éprenne bientôt de Françoise, la nièce du vieux père Fouan, Jean reste ici un étranger à la comunauté villageoise : car le vrai drame qui va se jouer est celui de la terre que Louis Fouan a décidé de partager entre ses trois enfants.
Qu'il s'agisse en effet de la terre ou de la sexualité, c'est le désir de possession brutale qui est au coeur de ce cinquième roman des Rougon Macquart. Mais ce que souhaite surtout Zola, lorsqu'il fait paraître son livre en 1887, c'est brosser aussi complètement que possible un tableau de la campagne et de la paysannerie, décrite comme une sorte d'humanité primitive.
Et parcequ'il n'écarte pas les formes les plus vives ni les plus frustes de cette vitalité élémentaire, son roman a heurté la critique. Mais le public ne l'a pas écoutée et, à la mort de l'écrivain, La Terre demeurait l'un de ses romans les plus lus.

MON AVIS :

A celles et ceux d’entre vous qui aiment Zola et ont lu tous les Rougon Macquart, quel est celui des romans de cette collection qui vous a le plus « marqué » ?
Pour ma part, plus encore que Germinal, l’Assommoir ou la Bête humaine, c’est La Terre… Que j’ai relu pour la seconde fois…
L’entrevue chez maître Baillehache, avec le père Fouan venu « faire ses arrangements », accompagné de ses enfants, vaut son « pesant d’or »…
Le notaire dérangé dans sa sieste, alourdi par une digestion qui le rend peu réceptif aux doléances du père Fouan mais surtout aux discussions assez lestes et assez sordides des futurs héritiers, en particulier de Buteau ; finit par « couper court » et clore un entretien dont l’issue s’annonçait scabreuse.
Dans ce roman « hyper réaliste »… et somme toute, d’une actualité de toutes les époques, Zola fait allusion à la situation économique de la France des campagnes en cette seconde moitié du 19ème siècle, avec notamment ces blés Américains qui arrivent par vagues de gros bateaux dans nos ports d’Europe et « coulent » le blé Français, contraignant les paysans à vendre à bas prix, à émigrer vers les villes pour travailler à l’usine… Ou à vivoter misérablement sur des lopins de terre qui rétrécissent au fil des partages entre enfants.
J’ai surtout retenu de ce livre, outre l’entrevue chez maître Baillehache, quelques autres épisodes assez truculents et imagés…
--La grande voiture de Lambourdieu, le marchand ambulant qui s’installait sur la place du village, vendait de tout, ouvrait des tiroirs « magiques » contenant jolis rubans, colifichets, froufrous aguicheurs, devant ces dames et demoiselles de la terre qui rêvaient du passage de la longue et grande voiture de ce sieur Lambourdieu, fieffé coquin, baratineur, enchanteur…et banquier, car il prêtait de l’argent !
--Puis cette noce lors du mariage de Buteau et de Lise ; avec ce « chameau » de vieille tante acariâtre et « près de ses sous » que l’on avait dû inviter, ces mets plantureux accompagnés de sauces épaisses, le tonneau de vin rouge en perce, l’appétit féroce de ces gens qui s’empiffraient, les plaisanteries grasses… Tout cela si bien décrit par l’auteur que l’on en humait les relents ; que rires, chants et propos grivois s’en trouvaient perceptibles jusque dans leurs nuances ; et que les comportements des gens de cette noce ainsi que leurs vêtements, leurs gestes et jusqu’à leurs incongruités, en dressaient un tableau vivant, une scène bruyante et haute en couleurs, comme si nous étions placés au premier rang…
--Enfin j’évoquerai cette relation assez coquine entre Jacqueline, une femme accorte et « bonne luronne », et Tron, un jeune paysan quelque peu « simplet », carré et bâti comme un taureau.
Sur un tas de foin dans un sombre appentis attenant à une grange, au point du jour, alors que sommeillait encore le maître des lieux mais que rôdait par hasard un valet « mouchard », l’on croit entendre les « han » et les « hon » de ce Tron qui, souverainement enivré des senteurs, des rondeurs et des gentillesses de la Jacqueline, s’abîme dans un régal fou de grand enfant au robinet d’étalon. Et suit le cri, presque d’agonie, de Jacqueline qui, sans doute, n’avait jamais été aussi vivement « pourfendue » !

J’ai dans l’idée que Zola, en 1902, fut bel et bien assassiné ! Le matin où il mourut asphyxié par les émanations d’oxyde de carbone de son poêle, un ouvrier effectuait des travaux sur la toiture. L’orifice du conduit de la cheminée « aurait été bouché » durant le temps nécessaire pour que « l’accident » ait lieu… Chiffons et papier auraient été alors retirés aussitôt après.
Une « opération » commanditée en haut lieu…

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