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Céline l'homme en colère, de Frédéric Vitoux

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Céline l'homme en colère, de Frédéric Vitoux Empty Céline l'homme en colère, de Frédéric Vitoux

Message par Yugcib Lun 14 Sep - 7:58

Céline l'homme en colère, de Frédéric Vitoux Cyline10

Frédéric Vitoux, de l'académie française, fut en 1968 l'un des premiers étudiants français à entreprendre une thèse consacrée à l'auteur du Voyage, parue en 1973 sous le titre Louis Ferdinand Céline, misère et parole (Gallimard)...
En janvier 2009, Frédéric Vitoux publie Céline l'homme en colère...
Voici ce qu'écrit Frédéric Vitoux dans son introduction à « Céline, l'homme en colère » :
«  Un écrivain happé par l'université...
… Il a été disséqué, laminé, écartelé, embaumé – de thèse en conférence et de colloque en diplôme. Là aussi, le phénomène s'est révélé mondial. Des universitaires australiens lui ont consacré dans leurs revues des numéros spéciaux, des universitaires italiens se sont penchés sur ses hallucinations romanesques. Des études savantes ont été publiées par-ci, par-là, sur les structures stylistiques de sa langue, la répétition chez lui de quelques tournures syntaxiques, les fonctions de ses néologismes... D'autres universitaires s'épuisent encore à dresser des lexiques, des catalogues, des index, des tableaux analytiques de sa vie et de son œuvre. Bref, Céline est mis en fiches, son texte saisi par les ordinateurs et la proie des moteurs de recherche... »
… Il en est de même pour quelques autres écrivains ou poètes entre autres Arthur Rimbaud, Marcel Proust... Sur l'oeuvre desquels « planchent toujours » les universitaires, les critiques, les chercheurs...
Mais il est à mon sens, comme  une vérité éternelle  ou plus exactement une réalité éternelle : « l'on est tout seul dans sa peau jusqu'à la fin de ses jours » et cela quoiqu'il soit dit, écrit, disséqué, commenté, interprété, de l'homme ou de la femme écrivain, poète, artiste... par les universitaires, les chercheurs, les biographes, et en règle générale tout un chacun... De même que « l'on est tout seul dans sa peau jusqu'à la fin de ses jours » en tant qu' être ordinaire de ce monde au beau milieu de ses proches, de ses connaissances, de tout un chacun aux alentours et cela quoique ces proches, que ces connaissances et tout un chacun puissent dire de ce que l'on est, de ce que l'on fait...
Et Céline écrit dans une lettre à Milton Hindus du 22 juin 1947 :
« Je m'intéresse peu aux hommes et à leur opinion, et même pas du tout... C'est leur trognon qui m'intéresse... pas ce qu'ils disent, mais ce qu'ils font... La chose en soi... presque toujours le contraire de ce qu'ils racontent, c'est là que je trouve ma musique dans les êtres... Mais malgré eux... »
Cette lettre fait écho à une simple et exemplaire profession de foi du médecin des pauvres qu'a été Louis Ferdinand Céline (de son vrai nom Destouches) :
« La fuite vers l'abstrait est la lâcheté même de l'artiste – Sa désertion. » (lettre à Elie Faure du 2 mars 1935)...
Le « trognon » n'est-il donc pas la « peau » autrement dit la réalité intérieure, profonde, authentique, en dehors de tout regard porté par les autres, de l'être ?
Et, fuir cette réalité intérieure, profonde, authentique de l'être, s' absoudre de cette réalité par les artifices de l'abstraction, c'est à dire par une représentation qui n'a plus rien à voir avec la réalité première ou qui est une contrefaçon, une contrefaçon même « habile » si l'en est, de cette réalité... C'est, cela s'assimile à de la désertion, de la lâcheté de la part de l'artiste... Car la réalité s'impose et exige que l'on se confronte à elle dans toute sa dimension, de sa surface jusqu'en sa profondeur ; et que l'on ne baisse pas les yeux vers le sol, là où s'étend ce qui n'est que le reflet ou la représentation « cultuo-culturelle de confort relatif », de cette réalité...
Écrivain maudit, controversé, ordurier, consacré... (et tout ce que l'on peut en dire) Avec cependant son style ajouré, éclaté comme de la dentelle... ? L'oeuvre de Céline, à l'exception de Voyage au bout de la nuit et de Mort à crédit, reste encore aujourd'hui, largement ignorée du « grand public » mais aussi d'un certain nombre d'intellectuels de formation universitaire...
Et que dire de tous ces écrivains qui, d'une manière ou d'une autre pour telle ou telle raison se réclament de Céline, tout comme d'ailleurs ils peuvent aussi se réclamer de tel ou tel auteur ?... Que dire, oui, de ces critiques littéraires s'exclamant à propos de tel écrivain « c'est du pur Céline »... Alors qu'en vérité, oui, « on est tout seul dans sa peau jusqu'à la fin de ses jours » ?
Ce n'est -peut-être- que par le « trognon », ce « petit bout de trognon  pris en pleine poire »... Que tu parviens, à peine le temps d' une étincelle de lumière traversant le ciel de nuit, à ne plus être « tout seul dans ta peau »...
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Message par Yugcib Lun 14 Sep - 8:08

« La vraie bibliothèque n'est pas rose », dixit Léon Daudet en 1932...
… Léon Daudet, dans le journal Candide le 22 décembre 1932, écrivait à propos de Céline et de son « Voyage au bout de la nuit », que « assimiler Bardamu (le personnage de Voyage au bout de la nuit) à Céline-Destouches, ou assimiler Panurge à Rabelais, ou identifier Molière à Tartuffe... C'est limiter la littérature française à des ouvrages de patronage et de sucrerie plus ou moins épicés, qui obtiennent des prix et mentions académiques, sans laisser ici-bas aucune trace autre que la bave argentée du colimaçon. Encore une fois, comme je l'ai dit à propos de Gide, et comme je ne cesserai de le répéter, les lettres ne sont point un divertissement de jeunes filles ni de frères lais, et la vraie bibliothèque n'est pas rose. La littérature, c'est la vie fixée et non plus seulement coulante. […]
… C'est bien là ce que je pense – et cela « ne s'arrange pas avec les années qui passent et quand je vois ce qui trône bien en évidence bien en pétance sur les étals de France Loisirs et des librairies multimédia » - de ce que devrait être la littérature française (pour la différencier de toutes les traces argentées des productions livresques, romanesques actuelles)...
Et là où ça devient « épique », à « mourir de rire » plus encore qu'à en crever d'indignation... C'est quand ça pète bien salé, bien érotique, bien en dehors des clous, bien scandaleux bien provocateur, bien je-m'en-foutiste-exprès de la grammaire et de la syntaxe, en un mot bien anti/anti, voire touitordurier followé à perte de vue, et tenant le devant la scène, médiatisé salué par tout le monde et érigé en « œuvre », applaudi dans les festivals et derrière tout ça, les tiroirs-caisses qu'on arrive plus à refermer tellement ils sont pleins d'oseille, et les gros culs qui font rateau sur tout ce pognon comme Vinci fait rateau sur les péages d'autoroute et de parkings !
Merde, c'est à te dégoûter d'être anarchiste, à te dire que t'en foutrais plein la vue plein la lampe à tous ces crétins friqués un coup j'avale un coup je défèque, qui attendent que ça pour soit disant se mettre le nez au vent... Si d'aventure t'avais du succès !
Merde, plutôt crever la gueule ouverte comme le dernier des pèquenots, que de rentrer dans la combine là !
… D'ailleurs Louis Ferdinand Céline de son vrai nom Destouches, qu'est-ce qu'il dit lui-même après la parution de son « Voyage » ? Il dit que son livre on pouvait même le trouver chez le « papetier du coin », c'est dire qu 'il a été acheté (acheté plus que véritablement lu de A jusqu'à Z à mon avis) par des centaines de milliers de gens (il est vrai qu'on était à une époque où un poste de TSF coûtait 2 mois de salaire, où la télé était encore dans des cartons, et où l'on se rendait tout juste une fois l'an à un petit spectacle de forains, où le cinéma sortait du muet, et où on fumait des clopes à longueur de journée, où y'avait que le bistrot du coin pour se distraire et « refaire le monde »...
Et ça a été un peu pareil quoique dans une moindre mesure, avec « Mort à crédit »...
Après ces deux livres, « peau d'zobi », c'est la déferlante des anti/anti, l'insuccès, la mise au pilori, le Louis Ferdinand devenu un pestiféré, et Guignol's Band, tu le trouvais plus chez le papetier du coin ! Et encore moins -et pour cause- L'école des cadavres et Bagatelle pour un massacre ! Et pour finir (mais en fait c'est pas fini et ça sera jamais fini), le Frédéric Mitterrand ministre de la Culture sous Sarkozy, qui sort Céline du Panthéon de la littérature française !
… Comme quoi on veut bien encore qu'on chie de traviole et bien puant tant que ça amuse et pour se mettre le nez au vent... Mais faut pas dépasser la mesure et dès que « ça va plus ça passe plus » on arrête on censure on enterre on fout aux orties !
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