Rudeval, de Marc Fenek
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Rudeval, de Marc Fenek
Ce livre, RUDEVAL, de Marc Fenek, que l'on peut se procurer en version imprimée sur le site de lulu.com , et qui fut lisible jusqu'en octobre 2007 dans la bibliothèque virtuelle d' Alexandrie Editions :
L'on ne s'attarde pas, dans ce roman, en de longues discussions philosophiques ni en développements de pensée ou en interminables descriptions... Sinon quelques interrogations exprimées de ci de là par Marc, Mona, et autres personnages lors d'affrontements particulièrement violents et déterminants ; du ressenti, des sentiments, des questions précises, des comportements en des situations très sensibles et assez souvent tragiques...
L'écriture est précise,sans fioritures ; les phrases sont courtes, l'auteur n'est dans ce roman, que dans l'action, ou presque...
Sur le plan purement littéraire, ce roman est bien de notre temps ; et sa lecture aisée... Ce qui, à mon sens, lui donne un avantage certain en vue d'une diffusion assez large, et peut-être je l'espère, un avenir prometteur.
Peu de fautes d'orthographe (ce serait dirais-je, des fautes de frappe uniquement?) pas de lourdeurs, d'adjectifs inutiles, ni de longueurs, ni de répétitions. Des phrases simples, bien articulées, un vocabulaire précis et d'une certaine richesse. Pas d'invraisemblances non plus...
Marc Fenek nous prouve dans ce roman, qu'il est un authentique jeune écrivain de ce début de 21ème siècle.
L'on dépasse ici, le stade de l'amateurisme, et l'on se situe assez largement au dessus du niveau d'un premier roman d'auteur, dans la mesure où un auteur qui se lance doit encore tendre vers un travail plus accompli.
Je salue donc la précision, la clarté et en même temps la simplicité de l'écriture de Marc Fenk.
Et que dire de l'histoire elle -même? Est-elle crédible? Si ces évènements, si cette actualité dramatique d'une guerre civile en France s'étaient déroulés en des années moins proches que celles de 2005/2006, par exemple vers 2020 ou 2030, cela aurait-il été plus pertinent, plus logique? Je ne le pense pas...
La situation politique, économique et sociale de la France en ce printemps de l'année 2002 où les partis traditionnels attiraient vers eux moins d'électeurs, et où les « exrêmes » en revanche, avaient davantage d'audience notamment auprès des citoyens les plus démunis ou les plus exclus du système économique...Ou les plus déçus par des promesses sans aucun résultat concret ; était assurément une situation inédite en France, une situation à risques susceptible de dégénérer en manifestations violentes et batailles de rue, si une certaine sécurité, un certain ordre établi, et un retour des « valeurs traditionnelles » ne se réalisait pas dans un proche avenir...
Certes, l'auteur, dans son roman, a surdimmensionné l'évolution que pouvait prendre une telle situation politique et sociale en France. Mais il l'a fait, je crois, volontairement et en se référant à une période sombre de l'histoire de notre pays : celle de la seconde guerre mondiale avec la résistance, les maquis, les combats, la peur, la traque, les lois d'exception, les différentes mesures prises par le gouvernement, notamment dans l'éducation nationale, visant à exclure de l'école un certain nombre de jeunes. Ainsi nous avons, en parallèle, en 1942 les rafles de juifs étrangers, et en 2005, la loi d'exclusion de jeunes de 16 ans jugés inaptes à la poursuite d'une scolarisation... Parce que ces jeunes n'ont pas eu la moyenne requise pour le passage dans une classe supérieure.
Et, de même que durant ces « années noires » de la 2ème guerre mondiale, l'on retrouve au début du 21ème siécle dans ce combat et dans cette résistance contre un pouvoir autoritaire et injuste, des comportements humains identiques. Et aussi la même barbarie, la même folie meurtrière.
N'oublions pas qu'aujourd'hui en 2007, seulement 65 années se sont écoulées depuis l'époque de « l'Etat Français » et du gouvernement de Philippe Pétain et de Pierre Laval.
Et n'oublions pas non plus toutes ces autres guerres en Algérie, puis aux portes même de l'Europe, jusque dans les dernières années du 20ème siècle. N'y -a-t-il pas dans cette dramatique continuité de guerres civiles, ethniques, religieuses, internationales ; dans cette situation permanente de conflits entre peuples, entre factions rivales, entre partisans irréconciliables, la même barbarie, la même folie meurtrière, les mêmes déviances, les mêmes crimes et génocides perpétrés de part et d'autre?
Alors oui, l'histoire que nous raconte Marc Fenek est parfaitement crédible... Malheureusement!
L'histoire, telle qu'elle est écrite par les historiens, les écrivains, les chroniqueurs... Nous dit toujours qui sont les assasssins, les tyrans, les victimes, les terroristes, les héros, les résistants... En somme, les « bons » et les « mauvais »... Mais, pour prendre un exemple bien possible, en 1940 lorsqu'un citoyen de la France de Vichy tuait d'une balle de revolver ou d'un coup de couteau, un Allemand en uniforme de la Werhmacht dans le métro parisien, l'on qualifiait ce citoyen de terroriste... Et, en 1944, ce même citoyen, s'il n'avait pas été pris et certainement condamné 4 ans plus tôt ; aurait peut-être participé à la tonte de l'une de ces femmes « ayant couché avec des Allemands » après avoir un mois plus tôt, participé à l'attaque d'une troupe de miliciens en fuite. Ce citoyen aurait alors été, en 1944, qualifié de résistant...
Il y a, en vérité, une réalité historique : la réalité des faits tels qu'ils se sont enchaînés et produits, tels que les personnes témoins ou acteurs de ces faits, ont existé, ressenti, agi, au moment où ces faits se sont produits.
Et en ce sens, je pense que le devoir de connaissance de ce qui s'est réellement passé dans toute sa précision et par l'existence de documents, d'écrits signés et identifiés, d'images d'archives, de coupures de presse, de livres d'auteurs, ou de témoignages authentiques ; est aussi nécéssaire sinon plus que le devoir de mémoire.
Le devoir de mémoire, qui est pour l'essentiel, entretenu par des commémorations, des anniversaires, des célébrations, des messes, des rendez vous de personnalités politiques autour de monuments et de vestiges ; peut amener (et il l'amène bien effectivement) à cette idée de repentance qui n'est jamais à mon sens, un facteur décisif de l'évolution de l'esprit humain. Car c'est souvent au nom de cette « repentance » que l'on prépare d'autres injustices et d'autres excès dans les comportements, les idéologies, et les différentes « visions du monde » (qui rappellons le, tournent sempiternellement autour des mêmes « valeurs sacrées » du Pouvoir et de l'Argent)...
Par contre, la connaissance brute et précise, sans falsification, non dénaturée à dessein, des faits, des évènements et des actes tels qu'ils se sont enchaînés et produits ; que ces faits, ces évènements et ces actes soient d'hier ou d'aujourd'hui, voilà l'explication, le sens réel de l'histoire, le « pourquoi » et le « comment » jusqu'à la source même... Et par l'explication, par la connaissance, vit et évolue l'expérience, se construit le présent et l'avenir.
Pourquoi nous repentirions nous de ce que les générations qui nous ont précédées, ont perpétré et dont nous ne sommes pas responsables?
Ce qui compte dans notre vie c'est ce que nous mêmes nous accomplissons aujourd'hui et dans quel dessein nous l'accomplissons... Vers le progrès pour le bien être de chacun et de tous... Ou vers l'obscurantisme et l'élimination d'une partie de nos semblables?
L'on ne s'attarde pas, dans ce roman, en de longues discussions philosophiques ni en développements de pensée ou en interminables descriptions... Sinon quelques interrogations exprimées de ci de là par Marc, Mona, et autres personnages lors d'affrontements particulièrement violents et déterminants ; du ressenti, des sentiments, des questions précises, des comportements en des situations très sensibles et assez souvent tragiques...
L'écriture est précise,sans fioritures ; les phrases sont courtes, l'auteur n'est dans ce roman, que dans l'action, ou presque...
Sur le plan purement littéraire, ce roman est bien de notre temps ; et sa lecture aisée... Ce qui, à mon sens, lui donne un avantage certain en vue d'une diffusion assez large, et peut-être je l'espère, un avenir prometteur.
Peu de fautes d'orthographe (ce serait dirais-je, des fautes de frappe uniquement?) pas de lourdeurs, d'adjectifs inutiles, ni de longueurs, ni de répétitions. Des phrases simples, bien articulées, un vocabulaire précis et d'une certaine richesse. Pas d'invraisemblances non plus...
Marc Fenek nous prouve dans ce roman, qu'il est un authentique jeune écrivain de ce début de 21ème siècle.
L'on dépasse ici, le stade de l'amateurisme, et l'on se situe assez largement au dessus du niveau d'un premier roman d'auteur, dans la mesure où un auteur qui se lance doit encore tendre vers un travail plus accompli.
Je salue donc la précision, la clarté et en même temps la simplicité de l'écriture de Marc Fenk.
Et que dire de l'histoire elle -même? Est-elle crédible? Si ces évènements, si cette actualité dramatique d'une guerre civile en France s'étaient déroulés en des années moins proches que celles de 2005/2006, par exemple vers 2020 ou 2030, cela aurait-il été plus pertinent, plus logique? Je ne le pense pas...
La situation politique, économique et sociale de la France en ce printemps de l'année 2002 où les partis traditionnels attiraient vers eux moins d'électeurs, et où les « exrêmes » en revanche, avaient davantage d'audience notamment auprès des citoyens les plus démunis ou les plus exclus du système économique...Ou les plus déçus par des promesses sans aucun résultat concret ; était assurément une situation inédite en France, une situation à risques susceptible de dégénérer en manifestations violentes et batailles de rue, si une certaine sécurité, un certain ordre établi, et un retour des « valeurs traditionnelles » ne se réalisait pas dans un proche avenir...
Certes, l'auteur, dans son roman, a surdimmensionné l'évolution que pouvait prendre une telle situation politique et sociale en France. Mais il l'a fait, je crois, volontairement et en se référant à une période sombre de l'histoire de notre pays : celle de la seconde guerre mondiale avec la résistance, les maquis, les combats, la peur, la traque, les lois d'exception, les différentes mesures prises par le gouvernement, notamment dans l'éducation nationale, visant à exclure de l'école un certain nombre de jeunes. Ainsi nous avons, en parallèle, en 1942 les rafles de juifs étrangers, et en 2005, la loi d'exclusion de jeunes de 16 ans jugés inaptes à la poursuite d'une scolarisation... Parce que ces jeunes n'ont pas eu la moyenne requise pour le passage dans une classe supérieure.
Et, de même que durant ces « années noires » de la 2ème guerre mondiale, l'on retrouve au début du 21ème siécle dans ce combat et dans cette résistance contre un pouvoir autoritaire et injuste, des comportements humains identiques. Et aussi la même barbarie, la même folie meurtrière.
N'oublions pas qu'aujourd'hui en 2007, seulement 65 années se sont écoulées depuis l'époque de « l'Etat Français » et du gouvernement de Philippe Pétain et de Pierre Laval.
Et n'oublions pas non plus toutes ces autres guerres en Algérie, puis aux portes même de l'Europe, jusque dans les dernières années du 20ème siècle. N'y -a-t-il pas dans cette dramatique continuité de guerres civiles, ethniques, religieuses, internationales ; dans cette situation permanente de conflits entre peuples, entre factions rivales, entre partisans irréconciliables, la même barbarie, la même folie meurtrière, les mêmes déviances, les mêmes crimes et génocides perpétrés de part et d'autre?
Alors oui, l'histoire que nous raconte Marc Fenek est parfaitement crédible... Malheureusement!
L'histoire, telle qu'elle est écrite par les historiens, les écrivains, les chroniqueurs... Nous dit toujours qui sont les assasssins, les tyrans, les victimes, les terroristes, les héros, les résistants... En somme, les « bons » et les « mauvais »... Mais, pour prendre un exemple bien possible, en 1940 lorsqu'un citoyen de la France de Vichy tuait d'une balle de revolver ou d'un coup de couteau, un Allemand en uniforme de la Werhmacht dans le métro parisien, l'on qualifiait ce citoyen de terroriste... Et, en 1944, ce même citoyen, s'il n'avait pas été pris et certainement condamné 4 ans plus tôt ; aurait peut-être participé à la tonte de l'une de ces femmes « ayant couché avec des Allemands » après avoir un mois plus tôt, participé à l'attaque d'une troupe de miliciens en fuite. Ce citoyen aurait alors été, en 1944, qualifié de résistant...
Il y a, en vérité, une réalité historique : la réalité des faits tels qu'ils se sont enchaînés et produits, tels que les personnes témoins ou acteurs de ces faits, ont existé, ressenti, agi, au moment où ces faits se sont produits.
Et en ce sens, je pense que le devoir de connaissance de ce qui s'est réellement passé dans toute sa précision et par l'existence de documents, d'écrits signés et identifiés, d'images d'archives, de coupures de presse, de livres d'auteurs, ou de témoignages authentiques ; est aussi nécéssaire sinon plus que le devoir de mémoire.
Le devoir de mémoire, qui est pour l'essentiel, entretenu par des commémorations, des anniversaires, des célébrations, des messes, des rendez vous de personnalités politiques autour de monuments et de vestiges ; peut amener (et il l'amène bien effectivement) à cette idée de repentance qui n'est jamais à mon sens, un facteur décisif de l'évolution de l'esprit humain. Car c'est souvent au nom de cette « repentance » que l'on prépare d'autres injustices et d'autres excès dans les comportements, les idéologies, et les différentes « visions du monde » (qui rappellons le, tournent sempiternellement autour des mêmes « valeurs sacrées » du Pouvoir et de l'Argent)...
Par contre, la connaissance brute et précise, sans falsification, non dénaturée à dessein, des faits, des évènements et des actes tels qu'ils se sont enchaînés et produits ; que ces faits, ces évènements et ces actes soient d'hier ou d'aujourd'hui, voilà l'explication, le sens réel de l'histoire, le « pourquoi » et le « comment » jusqu'à la source même... Et par l'explication, par la connaissance, vit et évolue l'expérience, se construit le présent et l'avenir.
Pourquoi nous repentirions nous de ce que les générations qui nous ont précédées, ont perpétré et dont nous ne sommes pas responsables?
Ce qui compte dans notre vie c'est ce que nous mêmes nous accomplissons aujourd'hui et dans quel dessein nous l'accomplissons... Vers le progrès pour le bien être de chacun et de tous... Ou vers l'obscurantisme et l'élimination d'une partie de nos semblables?
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" Nous ne pouvons savoir! Nous sommes accablés d'un manteau d'ignorance et d'étroites chimères" [Arthur Rimbaud ]
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