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François Sarindar-Fontaine

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Message par Frénégonde Mer 12 Fév - 17:17

François Sarindar-Fontaine 9782343173719r
 
 
 
Quatrième de couverture : 




Charles V le Sage (1338-1380) est considéré comme l’auteur de la consolidation du pouvoir de la dynastie valoisienne, après la double sanction militaire de Crécy en 1346 et de Poitiers en 1356, lourdes défaites consenties face à l’envahisseur anglais. Mais avant de présider aux destinées du royaume de France en 1364, il dut affronter, de fin 1356 au mois de juillet 1358, la méfiance d’une bourgeoisie parisienne, commotionnée par ces terribles revers et par la capture du roi Jean II le Bon. Cette élite marchande eut l’impression, en ayant comme interlocuteur le Dauphin, d’avoir affaire à un être faible et malléable ; elle tenta de lui arracher des ordonnances favorables aux intérêts de la bourgeoisie, à l’issue de chaque session des États de langue d’oïl, lesquels étaient censés accorder au souverain des contributions fiscales exceptionnelles pour faire face aux dépenses de guerre. On pensait que le fils du roi dirait oui à tout. Mais les apparences étaient trompeuses et Charles, en attendant de fausser compagnie à Étienne Marcel, cachait bien son jeu. Son père, retenu prisonnier, voulait à présent faire la paix avec les Anglais et n’avait plus besoin de convoquer les États qui, désobéissants, continuaient de se réunir. De sorte que Charles, lieutenant du roi puis Régent, fut amené à livrer contre Étienne Marcel, le prévôt des marchands, une véritable lutte à mort, dont il sortit vainqueur in extremis. Le Dauphin avait fait sa mue, mais rien n’était définitivement réglé et tout ce que fit le jeune prince, hormis le maintien des Valois sur le trône, ne pouvait qu’être provisoire.




Mon avis :



Tout d’abord, je vous mets sous les yeux un arbre généalogique afin que vous puissiez faire référence à Charles V le sage car je sais qu’on peut facilement se tromper dans les différentes dynasties. Je le prends sur le site  http://medieval.mrugala.net/



François Sarindar-Fontaine Genealogie
 
 
Charles V fait donc partie des Valois. Il est le fils de Jean II le Bon et de Bonne de Luxembourg. François Sarindar nous relate ici les vingt premières années de son existence. Le reste fera – nous l’espérons – l’objet d’un autre tome. Et l’on peut dire que ces premières décennies sont déjà riches ! Comme à son habitude, l’auteur met l’Histoire à notre portée et nous intéresse grâce à sa plume inimitable. Il donne son avis non sans argumenter ce qui montre qu’il lui tient à coeur de nous faire découvrir ses personnages historiques. Si j’ose l’expression, « il écrit avec ses tripes ». Nous découvrons ainsi les dessous, les coulisses presque, de ces hommes encensés, souvent, par les Chroniqueurs et les Historiens et nous en apprenons beaucoup sur cette période. 

Je ne cacherai pas que mes périodes de prédilection sont antérieures puisque je m’intéresse surtout au Haut Moyen Âge et à une partie du Moyen Âge central.  J’ai donc lu avec un œil presque neuf cet essai sur Charles V le sage, que je connaissais, certes, mais pas suffisamment dans les détails. Et comme à son habitude, François Sarindar a réussi à m’embarquer dans une Histoire sur laquelle je ne me serais pas forcément attardée. J’y ai pris grand plaisir et cela m’a donné envie d’aller faire un peu plus de recherches non pas sur Charles V puisque l’auteur nous offre ici ses travaux mais sur son père, Jean II le Bon dont l’attribut, comme il nous est rappelé, signifie la vaillance et non la bonté. En effet, j’ai découvert un être assez machiavélique, faisant tout pour placer son  « favori », Charles de La Cerda. 
 
 
Un grand merci, François, pour ces heures de lecture ô combien instructives ! Et tout ceci me fait penser qu’il faut, en parallèle du deuxième tome de Frénégonde, que j’attaque mes recherches sur l’Abbé Suger et Louis VI le Gros…





Extrait : 


Je remets un peu ici le contexte : Bonne de Luxembourg est décédée, officiellement, de la peste, en septembre 1349. Cependant, on peut se demander si sa mort n’a pas été commanditée par son mari… 



Il est certain en revanche que la mort de son épouse ne laissa pas longtemps le roi inconsolable, car non seulement il put voir son bel ami de La Cerda aussi souvent qu’il lui plaisait, mais, de plus, il se remaria très vite, dès le 9 février 1350, avec Jeanne d’Auvergne, union dont devaient naître deux filles et un garçon, tous morts en bas âge. Jean II le Bon enterra finalement aussi sa seconde compagne, victime, nous dit-on, d’une nouvelle épidémie de peste en septembre 1360, ce qui ferait à cette dernière un point commun avec Bonne de Luxembourg. (P62) 
 
 
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Message par Frénégonde Mer 12 Fév - 17:18

François Sarindar-Fontaine 9782296116771r-5648167
Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu 
 
 
 



Quatrième de couverture : 

Qui n'a entendu parler de Lawrence d'Arabie, soit à travers le film réalisé par David Lean, soit par la lecture des Sept Piliers de la Sagesse, soit encore par le biais d'une biographie ? Et pourtant, malgré cette célébrité, l'homme conservait, par-delà la mort, le mystère qui l'enveloppait de son vivant. C'est pour mieux le comprendre que l'auteur a écrit ces lignes. Des questions surgissent, qui nous font revenir sur des certitudes qui semblaient acquises. Et si l'obstination à faire passer pour un fait réel l'improbable supplice que Lawrence aurait subi à Deraa n'était qu'un moyen employé pour exciper de sa bonne foi dans l'action entreprise auprès des Arabes ? Et si S.A., le dédicataire des Sept Piliers n'était pas celui auquel on pense ? Et si Thomas Edward ne s'était éloigné de la scène politique et militaire pour s'engager comme simple soldat dans la R.A.F que parce qu'il avait un problème d'ordre personnel à régler ? Des réponses inattendues apportées à ces interrogations, il ressort que l'on est passé, pendant des décennies, à côté du véritable Lawrence. Du coup, cet être, en apparence insaisissable, nous devient plus familier et l'on s'explique mieux pourquoi il vécut, après 1922, dans l'illusion de pouvoir repartir à neuf, comme si rien n'était arrivé. Seule la mort, appelée par lui de toutes ses forces, devait à jamais le délivrer.




Mon avis : 


Comme le dit la quatrième de couverture, nous avons plus ou moins entendu parler de ce personnage. S'y intéresser est autre chose et j'avoue que je ne l'aurais pas fait si je n'avais pas connu l'auteur de cet ouvrage. Bien sûr, on connaît le militaire, celui qui fut agent de liaison et qui participa à la prise de Damas. On retient de lui le costume qu'il portait, à la manière des bédouins. Que dire de plus ? Finalement, on ne connaît pas grand chose... 

François Sarindar s'attache ici à la psychologie du personnage. Il sonde Thomas Edward, essaie de faire des rapprochements entre son vécu et sa personnalité. Car on peut dire que celui qui était surnommé "Ned" par sa famille n'a pas vraiment eu de chance ! Fruit d'un amour défendu entre son père et la gouvernante de ses enfants légitimes, il pâtira, comme toute la fratrie (5 enfants), de ce manque de reconnaissance administrative. Car Thomas Chapman ne pourra jamais obtenir le divorce de sa première femme, celle-ci le refusant pour des motifs religieux. Ceci pourrait expliquer sa tendance à changer de nom. Sa mère, Sarah Junner Lawrence était elle-même une fille illégitime. Est-ce pour cela que, fervente religieuse, elle n'accepta pas la situation dans laquelle elle se trouvait et pratiqua sur elle et sur ses enfants la flagellation ? Ned en restera marqué, on peut le concevoir aisément. Cela va forger, sans nul doute, sa personnalité... quelque peu inquiétante lorsqu'on y réfléchit ! 

Quel travail ! On sent à quel point l'auteur a mis ici toute sa passion pour nous faire découvrir le personnage ! J'ai vraiment pris plaisir à le lire. Pourtant ce n'était pas gagné car le bonhomme, je le disais au début, ne m'intéressait que peu. Mais le fait justement que l'on s'intéresse ici à l'homme et pas seulement au militaire, que l'on décrive sa famille et les relations complexes notamment avec sa mère permettent de mieux le comprendre. Ajoutons à ceci - cerise sur le gâteau - que le style est fluide, très agréable. Ce livre qui apporte un autre angle, un autre point de vue sur le personnage. Je suis certaine qu'il est une référence pour quiconque s'intéresse à Lawrence d'Arabie. Chapeau bas !



Extrait : 


Le jeudi 16 août 1888, une maison de Tremadoc - localité galloise au nord de la baie du même nom - retentit avant le chant du coq des premiers vagissements d'un beau bébé aux cheveux blonds et aux yeux bleus. L'enfant nouveau-né avait nom Thomas Edward Lawrence. Il était le deuxième fils d'un rentier et d'une ex-préceptrice qui vivaient ensemble, hors mariage, depuis 1886.

Le nom qu'il portait n'était pas le patronyme de son père. Celui-ci, de son vrai nom Thomas Robert Tighe Chapman, appartenait à une famille de propriétaires terriens et d'officiers d'administration anglo-irlandais. Il était né le 6 novembre 1846 dans le County Westmeath (province de Leinster). L'heureux événement avait eu lieu chez son père, William Chapman, Haut Shérif du Comté. La maison dans laquelle s'écoula la jeunesse de Thomas Chapman est encore debout. Il s'agit d'un manoir à l'architecture sévère, situé à plusieurs kilomètres au nord-est de Mullingar et à mille cinq cents mètres du village de Delvin, à l'endroit dit South Hill. Le futur père de notre héros devint propriétaire de ce château en 1870.

Trois ans plus tard, Thomas Robert épousa, pour son malheur, une sienne cousine qui avait la tête près du bonnet. C'était une femme acariâtre, une pie-grièche qu'on surnommait dans les maisons du voisinage : the Vinegar Queen (la Reine Vinaigre). 
 
 
 
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Message par Frénégonde Mer 12 Fév - 17:18

François Sarindar-Fontaine Image 
 



Quatrième de couverture : 



Cet ouvrage est l'histoire d'une jeune fille, Jeanne d'Arc, qui se présenta au Dauphin Charles, en 1429, en se disant investie d'un rôle sans précédent, celui de rendre la pleine souveraineté à ce prince sur des territoires que le Valois avait à défendre ou à reconquérir face à l'envahisseur anglais. Cet ouvrage retrace la vie de cette figure héroïque, qui sut entraîner les soldats à des résultats inespérés. Elle aurait pu participer à l'oeuvre de reconquête mais son impatience la conduisit à se faire capturer par les Bourguignons et à être vendue aux Anglais. On lui donnera l'excuse de sa jeunesse.




Mon avis : 



J'avais découvert la plume de François Sarindar avec son premier opus, Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu. N'étant pas du tout calée sur le sujet, j'étais ressortie de ma lecture satisfaite, en ayant le sentiment d'avoir appris quelque chose. Car l'auteur ne s'était pas intéressé qu'au militaire. Il avait également pris en compte l'homme. 

J'ai retrouvé ici ce même plaisir et cette fluidité dans l'écriture. On sent bien que cet historien a non seulement dû compiler des tonnes et des tonnes de documents, de sources etc. pour mener à bien son livre mais qu'il est, comme Jeanne, investi d'une mission. Il ne va pas bouter les anglais hors de France mais il va mettre à la porte tous les poncifs que l'on a pu lire jusqu'à présent. Et c'est justement ce que j'apprécie chez lui. Il n'apporte pas sur le marché un énième bouquin résumant tous les autres. Il va au-delà de cela et offre sa vision, son étude de ce personnage. Il replace cette grande figure dans son contexte, l'enlève de son piédestal, véritable carcan historique, pour que le lecteur puisse découvrir son humanité. Exit la petite bergère, exit les images d'Epinal. Place à l'Histoire, au rôle qu'a voulu jouer la jeune fille et à celui qu'on a voulu lui donner. Car là est tout le problème : on a toujours une fâcheuse tendance à embellir le passé. Je prends au hasard quelques questions que se posent les Historiens : Jeanne était-elle réellement à la tête de troupes ? Je vous laisse le découvrir. En tous les cas, l'auteur réhabilite également ceux qui l'accompagnaient ou avec qui elle devait composer. Qui pourrait donner, à l'heure actuelle, des noms de capitaines ou d'hommes d'armes ? La focalisation sur la fameuse Pucelle a pu faire du tort à la mémoire de ces hommes dont le rôle fut tout aussi important. Jeanne a-t-elle été trahie par Charles VII ? Vous saurez tout ceci en lisant cet excellent ouvrage.

Je ne sais plus que dire... ce qui m'arrive souvent lorsque je suis enthousiasmée par un livre. Achetez-le, vous verrez à quel point il se lit bien, qu'on soit profane ou érudit. J'ai appris énormément de choses. Un dernier mot : un grand, très grand merci à François Sarindar-Fontaine pour nous faire partager ses recherches, ses analyses et, surtout, sa passion. 



Extrait : 


Sans doute parlait-on des événements politiques et militaires, le soir à la veillée, près de la cheminée ; et c'était peut-être leur écho que percevait la petite Jeanne, au travers des voix qu'elle disait avoir entendues dès 1424-1425, d'abord dans le jardin de son père, puis en d'autres lieux. Ces voix se manifestèrent-elles à Jeanne dans la vallée, le long du cours paisible de la Meuse, ou plus loin, en direction du sud, sur les hauteurs, vers le Bois-Chenu, à l'orée duquel on trouvait l'Arbre des Fées ? Partout, sans doute, mais en tous cas pas dans un pré où Jeanne aurait filé la laine pendant la garde des brebis ou d'un troupeau de moutons. Car c'est une idée fausse et pourtant communément admise que la fillette puis la jeune fille aurait pu être commise à cette tâche. Il lui arriva sans aucun doute de conduire des bêtes au pré, sitôt finie la récolte des foins, quand les paysans rassemblaient dans les prairies tous leurs bœufs et chevaux en assurant les uns après les autres un tour de garde du cheptel, ce qu'elle devait reconnaître plus tard. Mais elle n'était pas une bergère et ne s'occupait  probablement pas de la surveillance des moutons, car c'était alors un travail de professionnel. Et elle devait plutôt aider ses parents aux travaux des champs, particulièrement lors des moissons, ou à ceux de la maison, et surtout "coudre et filer" pour faire des draps de lin, comme elle le dira à Rouen, face à ses juges. Quoi qu'il en soit, la nature était bien, de toute façon, le témoin de ces phénomènes étranges. Mais n'y avait-il que des voix ? N'y avait-il pas également des apparitions ? Certainement, car Jeanne nous dit avoir vu Sainte Catherine d'Alexandrie, Sainte Marguerite d'Antioche et l'Archange Saint Michel, entourés d'une multitude d'anges, en précisant bien qu'elle les vit de ses yeux. (P 23) 
 
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