Des lignes de fracture qui s'élargissent et déchirent le paysage social de la France

... L'état de la société française depuis ces trois derniers mois, est un sujet d'inquiétude.
Il "ne fait plus bon vivre" dans cette société où les lignes de fracture se multiplient, s'élargissent, se creusent et déchirent un paysage hérissé de sortes de tertres de boue séchée, de rocaille, de crêtes, ou creusés de cratères et formant des bourrelets quasi infranchissables obturant l'horizon...
Où est encore la place pour la réflexion, pour la considération des gens, dans un pays où règne et se montre à visage découvert, un climat de violence et de haine, notamment sur les réseaux sociaux, contre les Juifs, les Arabes, les Musulmans, les immigrés, contre tout ce que tant d'entre nous veulent abattre, exclure, éliminer?
Nous étions partis à l'origine (le mouvement des "Gilets Jaunes" qui a commencé le 17 novembre 2018), comme au début de la période révolutionnaire en 1789, en gros sur des bases, des idéaux, des aspirations, des revendications, tout cela reliant une majorité de gens de différents milieux sociaux ; sur l'idée d'une société plus juste, d'une égalité des chances pour chacun dans le travail, dans l'effort, dans la reconnaissance, dans la perspective d'un avenir meilleur...
Et au lieu de cela, qui au départ alimentait les débats, les discussions, les échanges, et qui faisait le "fond de tableau" des manifestations ; très vite, beaucoup trop vite ont surgi du paysage ces coulées de lave que sont la violence et la haine, jaillies des profondeurs de la terre dont nous sommes tous faits...
Si les armes en France étaient comme aux USA en vente libre en magasins, en boutiques, en Grandes Surfaces commerciales ; l'on compterait sans doute plus de morts chaque jour, que durant la Terreur de 1793/1794...
Les médias, les politiques, le gouvernement, les autorités (police, forces de l'ordre), les intellectuels en vue, les économistes, les corps enseignants (école, université)... Ne sont pas seuls en cause (bien que les médias en particulier, ou que les gouvernements qui se sont succédé depuis quarante ans, aient une grande part de responsabilité)...
Il y a depuis quelques années, dans un paysage social de plus en plus fracturé, un "climat général" malsain, certes alimenté par les médias, mais sans doute aussi par nos comportements, par tout ce que l'on a laissé surgir de nos "terriers"...
Les "Grands Gagnants" dans ce chaos généralisé, dans cette déliquescence de la société, dans ce climat de violence et de haine de l'autre, ce sont ceux qui détiennent les pouvoirs de l'argent, les lobbies industriels, agro-économiques et des marchés, les banquiers...
Et plus la société se fracture et se délite, et plus on s'en prend -entre autres- aux Juifs, aux Arabes, aux immigrés... Et plus encore les prédateurs (ceux qui existent et les nouveaux qui apparaissent) exercent leur domination, leur puissance et leur nuisance...

... Je n'ai pas participé à la marche "contre l'antisémitisme"...
Tous ces milliers de gens indignés par les profanations de cimetières juifs, dont je fais partie puisque je rejoins le mouvement (mais à ma manière de voir les choses), pour beaucoup d'entre eux, ne font guère en réalité grand chose au quotidien, à l'endroit où ils vivent, et ne sont finalement que des spectateurs passifs qui pour ainsi dire jamais, ne s'engagent dans une situation réelle où des Juifs sont insultés, agressés...
Comme toutes les marches "pour" ou "contre" ceci/cela, il y a ce "politiquement et civilement correct" qui s'affiche et auquel on se rallie, davantage par "principe" que par conviction réelle...
Dans ma "manière de voir les choses", je combats l'antisémitisme, le racisme, l'intolérance, la violence, la haine... Si l'occasion se présente (une situation dans laquelle je suis témoin et où je fais le choix d'agir et de défendre la ou les personnes agressées) je ne puis demeurer en "simple spectateur"...
Ou bien, en ma qualité -si je puis dire- "d'homme d'écriture sur la Toile" je combats par la plume ces "cancers vaches" que sont l'antisémitisme, le racisme, la violence, l'intolérance. Je rends ainsi "publique" ma pensée...
Je m'insurge contre tous ces déversements sur Internet, sur les réseaux sociaux, de violence, de haine, d'injures, d'imprécations, qui s'affichent et se diffusent en kilomètres sur des pages et des pages, et je ne sais combien de constellations de gens crispés qui, s'ils étaient armés n'hésiteraient pas à tuer...
Et pourtant je suis pour la liberté d'expression, liberté que dans ma pensée, je ne puis dissocier de la responsabilité et de la réflexion...
Certes, la violence et la haine n'ont pas attendu qu'internet et les réseaux sociaux arrivent pour se manifester : la violence et la haine existaient et existeraient sans internet... On l'a bien vu par le passé...
Sauf que... Avec Internet et les réseaux sociaux, "ça va plus vite et tout le monde peut voir, autrement qu'au bistrot du coin ou dans la rue"...
Je m'insurge contre cette hypocrisie généralisée qui consiste à se rallier à un "ordre des choses", à une sorte de morale, à des "valeurs sacrées"... Alors que d'un bout à l'autre de la société, du Gouvernement et des élites au sommet de la pyramide jusqu'au citoyen lambda à la base de la pyramide, l'on ne cesse chaque jour qui passe, de s'asseoir sur ces "valeurs sacrées", et cela même avec une "complicité tacite", du "laisser faire", de la lâcheté!