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A Lesperon dans les Landes, au printemps de 1999...

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A Lesperon dans les Landes, au printemps de 1999...  Empty A Lesperon dans les Landes, au printemps de 1999...

Message par Yugcib Jeu 12 Oct - 10:19

... A Lesperon dans les Landes où j'étais "chez d'établissement" à la Poste au printemps 1999, je pris fait et cause pour l’équipe de rugby locale qui , le 6 juin 1999 devint champion de France 2ème division... Ce qui généra dans la commune une liesse et une fête historiques (un grand apéritif géant réunissant tous les habitants de la commune, offert par la Municipalité ; suivi d'un bal à la salle des fêtes, et, à la suite de l'apéritif, tous les uns derrière les autres assis par terre se dandinant d'avant en arrière les mains sur les épaules de celui de celle de devant en chantant à tue-tête la "marseillaise landaise" (le célèbre "chocolato-je sais plus trop quoi" qu'on entend dans les fêtes taurines du Sud Ouest)...
Cependant, en dépit de mon enthousiasme, de ma candeur et de ma participation au voyage en car pour la finale, et de mon « investissement » dans les mémorables festivités qui suivirent lors de cette « nuit historique » du 6 juin à Lesperon, je n’en demeurais pas moins pour les villageois « Monsieur le Receveur » ou « Monsieur Sembic » long comme le bras… Mais le « Receveur » était en fait très peu conforme à l’image de ces receveurs de la poste qui s’étaient succédés à Lesperon depuis 30 ans… Autant dire que j'étais un "receveur" d'un genre tel que les braves gens de Lesperon et de sa banlieue du Souquet, n'en avaient jamais connu et n'auraient imaginé non plus qu'il pouvait en exister un de ce genre (rire).
Je mettais sans doute à l'époque, un peu trop de propension à me "mettre en avant" et à extérioriser ma gentillesse et mon idéal… Ou mes emportements du "pot de terre contre le pot de fer"...
Il est vrai que l’image que je donnais de moi en ce temps là, même en des lieux tels que le cinéma de Contis (un lieu atypique et sympa, de culture locale et d'expression artistique), même auprès de gens qui eussent pu apporter quelque crédit à ma « vision du monde » ; cette image là, donc, n’était point faite pour me valoriser. Je la traînais à dire vrai tel un boulet.
Aussi les moqueurs s’en donnaient-ils à cœur joie et les portes, loin de s’ouvrir comme je l’eus espéré, se refermaient-elles. Et lorsqu’elles s’entrouvraient, un léger souffle de condescendance me rappelait bien vite à la dure réalité du rapport de communication.
Pour avoir trop misé sur le cinéma de Contis (que j'avais "baptisé" "mon quartier général"), pour avoir trop dispersé de ces « petits papiers » sur la plage (petits écrits poétiques) et tagué comme un gosse dans le Livre d’Or, j’ai usé mon énergie et mon âme, donné une image de moi qui m'a suivi comme un boulet... Et je n'ai rien trouvé de mieux pour faire disparaître cette image, dans les années qui suivirent, que de ne plus venir du tout (ou très rarement et incognito) au cinéma de Contis... Et de ne jamais/jamais plus de ma vie, revenir à Lesperon après avoir quitté la poste de Lesperon le 30 juin 2002...
... "Manque de pot" pour "ma pomme"... Je commis en 2003 et en 2004 à Tartas dans les Landes où j'habite, deux oeuvres "littératoques" qui me desservirent plus qu'elles ne me servirent... D'autant plus que l'une de ces "oeuvres" (notez les guillemets à oeuvres) trôna durant un trimestre à la Maison de la Presse de Tartas, sous la forme d'un exemplaire bien pétant de sa couverture au beau milieu des autres livres en présentation...
... Le "Grand Bon Dieu du Monde" seul juge attitré patenté maître de chai et de culture avec sa boîte en jolies couleurs de "Bons Points" sur son bureau, me faisant entrer et m'invitant à m'asseoir... "Monsieur Sembic, j'ai une place pour vous, mais au Purgatoire, balayeur de cabinets en chef, avec toutes les femmes de ménage et les arpètes à votre dévotion... Notez, si vous voulez bien vérifier sur ce document que je vous montre, qu'elles furent toutes, ces femmes de ménage, qu'ils furent tous, ces arpètes... Premiers de leur classe jusqu'à leur entrée au Lycée... Bon, vous comprenez, après le Lycée, y'avait les concours d'entrée, les billets d'introduction, enfin, la "Loi Elective"...
... "Vous me faites chier, Monsieur Le Grand Bon Dieu du Monde, j'en ai rien à foutre de votre Purgatoire, de vos mille euro par mois pour un poste de balayeur de cabinets avec le sourire de la femme de ménage qui a été première en dictée à l'école et qui d'ailleurs n'a vu que ma photo sur fas'd'bouc et pas lu c'que j'ai écrit... J'en ai rien à foutre... C'est au Paradu des Trisomiks ou des Munous que je veux aller et où y'a plus d'amour que dans vos foutus bazars ! "


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A Lesperon dans les Landes, au printemps de 1999...  Empty Re: A Lesperon dans les Landes, au printemps de 1999...

Message par Yugcib Ven 13 Oct - 8:04

... J’écrivais en ce temps là, au printemps 1999, dans des carnets, ou, au mieux, avec « word » en traitement de texte grâce à ma 1ère bécane dont le disque dur ne faisait que 1,7 Go.
Mon seul « espace de communication en direct » était le cinéma de Contis où je me rendais souvent et que je considérais comme un lieu magique. Et encore ! Ne noircissais-je que de quelques « pensées » le Livre d’Or de Betty et Rainer les gérants du cinéma, posé à l’extrémité du bar et toujours ouvert...
La tête pleine de rêves et d’idées, je traînais mes basques dans le hall du ciné avant les films, je me gavais de l’atmosphère de quelques visages typés dont le regard me ravissait parfois à l’extrême.
Les carnets, depuis 1983 et les textes tapés sur « Archibald »(c'est le nom que j'avais donné à mon premier ordinateur) depuis 1997 n’avaient alors aucun lecteur… Autant aurais-je écrit sur les murs d’une forteresse de l’Ile du Diable si la poste de Lesperon, rectangle de béton au milieu des pins Landais, eût pu s’apparenter au bagne de Guyane !
Aussi, au cinéma de Contis, dès ce mois de février 1999, le Livre d’Or de Betty et de Rainer attirait-il mon attention et mes premières inscriptions… J’imaginais ces jolis visages de jeunes dames et demoiselles qui me faisaient battre le cœur, feuilletant ces pages. Je signais « Guy » tout court, tout simplement.
Je n’étais pas encore « yugcib » ni le « pirate vivant » de Roue Libre. En cet hiver 1999, la chère « Yaya », une habitante d’Escource près de Mimizan en pays de Born, et ses amis de Born Interactif ne rédigeaient pas encore Roue Libre, petit fanzine qui, durant quelques années, fut distribué gratuitement… Et même comme par hasard, « subrepticement » posé sur des tables dans le hall du cinéma de Betty et Rainer.
Le top du top de mes rêves et de mes fantasmes d’un autre monde possible se mit à atteindre des sommets au moment du festival Ciné Fête à Contis en juin 1999.
J’écrivais des messages que j’introduisais dans des bouteilles fermées et jetées sur la plage. Je traçais des « petits mots » sur des feuilles A4 semées autour des lieux où se déroulaient des « représentations » en plein air.
Il faut dire que ces « petits papiers » étaient « stratégiquement » bien placés, en plein sur le passage des visiteurs. Je me planquais comme l’Indien derrière le cactus afin de juger du résultat…
Un désastre ! Quand c’était pas le vent qui emportait ma poésie, c’était Betty, Rainer ou l’un des comédiens qui y marchait dessus…
J'ai encore écrit régulièrement, quasi quotidiennement, dans un carnet -en général de 96 pages à petits carreaux- que je tenais dans une poche latérale avec un crayon, donc toujours à portée de main... jusque dans les années 2006/2007... quoique déjà à partir de 2005 avec l'arrivée des blogs et des forums, je cessais d'avoir à portée de main, un carnet...
Aujourd'hui, en 2017, le carnet ne me sert que très occasionnellement, quasi uniquement pour noter une courte phrase, ou quelques mots (juste l'idée ou le titre d'un sujet ou d'un texte)... Et je rédige en direct sur un fichier open office ou libre office, autant dire que le clavier de l'ordinateur a remplacé le crayon de jadis...
Déjà, lorsque j'écrivais au crayon ou au stylo, je ne savais plus trop bien former les majuscules en "beaux caractères caligraphiés", ayant pris l'habitude depuis des années, d'écrire les majuscules en caractères d'imprimerie... Aujourd'hui, avec l'habitude du clavier, je ne sais plus du tout écrire à la main les majuscules en "beaux caractères caligraphiés" ! (Mais tout de même, je sais encore écrire à la main, certes moins vite qu'au clavier mais j'écris -bon c'est vrai, d'une écriture qui se rapproche de l'écriture des lettres imprimées)...
Quant à mon dernier "stylo plume" avec cartouches d'encre, je me souviens l'avoir acheté en 2009 -mais depuis je l'ai très peu utilisé, du fait que je n'envoie plus de lettres par la poste avec un timbre, du beau papier à lettres et une enveloppe... (les "mails" c'est tellement plus rapide et plus pratique, on peut joindre des fichiers, des photos, des vidéos, des documents numérisés... alors que jadis il fallait mettre tout ça dans un envoi postal, sans parler du temps que ça mettait pour arriver et éventuellement recevoir une réponse)...
Quand il m'arrive, en ville, de regarder au passage, la vitrine d'une "pathétèque" ou d'une librairie papeterie ou d'un magasin spécialisé dans des produits d'écriture, ça me laisse rêveur... Autant dire que cela ne m'interpelle plus du tout comme autrefois du temps des envois uniquement postaux, des machines à écrire, des grands cahiers à petits carreaux, de 196 pages, des crayons et des porte plume ou stylo plume...
... De ce côté là, j'avoue que, né en 1948 et ayant connu l'école des années 50, je ne suis guère loin s'en faut un "nostalgique du bon vieux temps" ! (rire)...

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