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Le Festival International de Géographie, Saint Dié Vosges, 28 ème édition

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Message par Yugcib Lun 2 Oct - 16:31

Le Festival International de Géographie, Saint Dié Vosges, 28 ème édition Fig_st11

... Pays invité : l'Afrique du Sud ; thème : territoires humains, mondes animaux.

Du vendredi 29 septembre à 9h jusqu'au dimanche 1er octobre à 20h...

-7 films projetés qui, tous déjà l'ont été une première fois, présentés durant les deux journées précédentes, mercredi 27 et jeudi 28 septembre.

-220 conférences, débats et discussions cafés géographiques, rencontres littéraires, lectures présentation ouvrages.

-Animations spectacles, expositions, concerts, salon du livre, salon de la gastronomie, restauration.

Les deux "temps (ou moments) forts" du festival :

-La séance inaugurale de cette 28 ème édition du F.I.G dans la salle Yvan Goll de l'Espace Georges Sadoul ("Quartier Général" du F.I.G) le vendredi 29 septembre de 18h à 20h.

-La cérémonie de clôture dans cette même salle Yvan Goll, le dimanche 1er octobre de 16h à 18h, avec notamment le témoignage de Jean Claude Guillebaud Grand Témoin de cette édition du F.I.G 2017.

... Et j'ajouterais pour ma part, outre ces 2 "moments forts" : le Grand Entretien avec Jean Claude Guillebaud, animé par Antoine Spire, le samedi 30 septembre de 11h à 12h 30 à la cathédrale.

Les personnalités du festival :


-Michel Pastoureau, historien du Moyen Age, qui nous a présenté lors de la séance inaugurale, sa thèse portant sur le bestiaire héraldique du Moyen Age : les animaux au Moyen Age n'intéressaient que peu les historiens de l'époque, n'étaient pas considérés au moyen âge selon la classification qui s'est faite à partir de la seconde moitié du 18 ème siècle...

-Jean Claude Guillebaud, grand témoin de ce festival, est un baroudeur ayant fait du reportage tout autour de la planète. Il a obtenu en 1972, le prix Albert Londres, travaillé au journal Le Monde puis au Nouvel Observateur, et aux Editions du Seuil en tant qu'éditorialiste. Son enquête, en fait une grande partie de son oeuvre a pour thème le désarroi contemporain et il interroge les travaux des grands penseurs de toutes les disciplines afin de saisir, de comprendre les métamorphoses des civilisations.
Il écrit notamment chaque semaine dans le journal Sud Ouest Dimanche une rubrique "Paris Province" portant sur un sujet d'actualité.

-Lydie Salvayre, présidente du Salon du Livre, fille de républicains espagnols, psychiatre et romancière, ayant obtenu le prix Goncourt pour son livre "Pas pleurer".

-Gilles Fumey, professeur à l'université Paris IV et à Sciences Po, qui nous invite à une réflexion sur le confinement des animaux dans les parcs, zoos, fermes ; sur la place des animaux dans notre alimentation, sur le rôle qu'on dénie aux animaux dans la crise écologique... sans cependant faire le procès de notre époque, mais en reconnaissant les liens entre les espèces animales et les sociétés humaines.

... A mon point de vue, un certain nombre de conférences et débats portaient sur des thèmes très particuliers qui n'étaient point liés à de "grandes problématiques de premier ordre"... Aussi ai-je évité ou plus exactement fait le choix de ne point assister à aucune de ces conférences ou débats ou entretiens dont je ne pensais point qu'ils pouvaient être d'un intérêt majeur... D'ailleurs vu le nombre (quelque 220 en tout), il m'eût été impossible d'assister à plus de dix tables rondes et conférences sur les 3 jours du F.I.G...

Outre, donc, la séance inaugurale et la séance de clôture, j'ai assisté à "L'Afrique, les enjeux multiples du continent" le vendredi 29 ; à l'entretien avec Jean Claude Guillebaud et à "L'Afrique du Sud ou les visages contrastés de l'émergence" le samedi 30...
J'ai consacré environ une demi heure à la visite du salon de la gastronomie (qui est un des lieux du festival chaque année, le plus fréquenté soit dit en passant) ; deux heures au salon du livre et une heure dans les salles du musée Pierre Noël pour voir une exposition de photos "Brakpan and Flatlands" en noir et blanc, de Marc Shoul, artiste et photographe sud africain vivant et travaillant à Johannesbourg ; et "Black Beach Day" une exposition photographique de Madeleine Caillard-Pisani-Ferry, en couleurs, des vues de la plage de bonne espérance un soir de 26 décembre seul jour où cette plage est accessible aux Noirs.
Marc Shoul s'attache au travers de ses différents travaux, à mettre en exergue les questions sociales complexes (et difficiles) que traverse l'Afrique du Sud...
En fait j'ai plus appris de l'Afrique du Sud en regardant ces photographies (et à lire les commentaires associés), qu'en assistant aux conférences tables rondes... Ce qui m'a interpelé c'est cette liberté d'expression autant en politique qu'en art, qu'en expression écrite, liée à un foisonnement de diversités culturelles et d'idées mêlées en de mêmes lieux urbains, tout cela dans une quasi absence d'hypocrisie, dans une authenticité, un naturel tels qu'il n'en existe que peu ailleurs dans le monde (et avec un regard sur l'avenir, la modernité)... Mais aussi il faut le dire, tout cela dans la violence, dans une insécurité présente, sur fond de grandes inégalités sociales...
En somme l'Afrique du Sud me semble un pays "plus démocratique" en dépit de la violence, de l'insécurité et des inégalités sociales régnantes, que la plupart des pays européens... En ce sens que pour le dizième de ce que tu peux dire en Afrique du Sud sur le gouvernement, par exemple... eh bien en Turquie ou en n'importe quel autre pays d'Afrique, ou en Russie ou en Chine, tu te retrouves en taule vite fait... Jamais en Afrique du Sud (mais à côté de cela, que de violences, que d'assassinats, que de rivalités raciales ou ethniques liées aux arrivées de migrants et d'étrangers et surtout aux conditions d'extrême précarité dans laquelle vit une partie de la population)...
Le seuil de pauvreté en Afrique du Sud est situé à moins de 50 euro par mois de revenu... C'est dire que le niveau de revenu pour les gens de la "classe moyenne" doit tourner autour de quelques centaines d'euro par mois (donc beaucoup moins qu'en Europe)... 1 euro, au change, vaut 16 Rands sud africain...
Pour le tourisme (je pense au tourisme de Touropérator surtout), on peut dire que budgétairement parlant, l'Afrique du Sud est un pays "attractif" (qui mise d'ailleurs sur cette "manne" qu'est le tourisme et qui met à disposition des sites -plages et autres- pour tous les goûts, toutes sortes d'activités -randonnées, circuits etc.)... D'autant plus que durant ces deux ou trois dernières années, l'Afrique du Sud qui a connu sa période la plus "heureuse" (croissance économique) entre 1994 et 2010 en gros, est entrée en stagnation voire en récession (tout le textile a foutu le camp ainsi que d'autres industries, à cause de la concurrence et de la mondialisation)...
L'"héritage" de la période Nelson Mandela est en train -en partie- de se diluer quelque peu et l'on assiste à un retour du racisme... Cependant en dépit de cette dilution de l'"héritage", l'oeuvre de Nelson Mandela a laissé tout de même en Afrique du Sud, des traces qui ne vont pas s'effacer de sitôt...
Il faut noter aussi que la corruption (tous milieux, politiques et autres) en Afrique du Sud, fonde en partie une économie de substitution non négligeable...
Pour résumer l'Afrique du Sud : une quasi "vraie démocratie" (si l'on excepte la domination des lobbies et des cartels), moins (bien moins) d'hypocrisie qu'en Europe, plus de liberté d'expression mais plus de violence, plus d'insécurité, plus d'inégalités sociales qu'en Europe... En somme "on ferait pas trop dans la dentelle mais sur un fond de poésie, de liberté et de culture de la modernité"... du moins dans les "couches populaires" même les moins éduquées (car pour l'éducation, il y a de grandes inégalités en Afrique du Sud)...
Il faut encore noter que ce n'est que depuis 1994 que l'Afrique du Sud s'est finalement dotée d'un régime démocratique en instituant le vote jusqu'à lors réservé aux Blancs, aux Noirs : c'est d'ailleurs le vote Noir en 1994, puisqu'il y avait en Afrique du Sud davantage de Noirs que de Blancs, qui a porté au pouvoir (à la présidence de la république) Nelson Mandela.
Vers la fin des années 1980, déjà, la société tout entière évoluait en Afrique du Sud, en ce sens que l'apartheid, institué dans ce pays depuis 1948, n'avait plus l'adhésion d'une partie de la population Blanche et surtout, l'adhésion encore, des élites, des dirigeants, des catégories aisées de la population (du moins en partie) du fait que cette partie des Blancs pensaient que l'apartheid était devenu un "boulet" pour leur pays désormais impacté par la mondialisation de l'économie marchande et de surcroît faisait l'objet d'une "mise au ban des nations" et même de sanctions sous forme d'embargos (difficulté pour trouver de la clientèle à l'exportation)...
Soit dit en passant dans le même temps, en ces années 1980 et 1990, et à plus forte raison avant 1980, les Etats Unis d'Amérique pratiquaient un apartheid qui n'était pas moins dur que celui qui existait en Afrique du Sud depuis 1948. En effet dans toutes les villes américaines des années 1960/1970, les Noirs et les Blancs ne pouvaient jamais se trouver ensemble dans les mêmes autobus, transports publics, écoles, certains magazins, etc.
Mais alors même que l'Afrique du Sud était considérée par la communauté internationale comme un état "scélérat et raciste", en revanche les Etats Unis d'Amérique étaient considérés comme un "modèle de civilisation", de modernité, un partenaire incontournable et ne faisaient pas l'objet de la moindre critique au sujet de la ségrégation raciale qu'ils pratiquaient au vu et au su de tous les observateurs étrangers présents dans leur pays. C'est dire de l'hypocrisie, du niveau d'hypocrisie de l'ensemble de la communauté internationale et en particulier de l'Europe Atlantiste (pays de l'OTAN et en même temps pays partenaires économiques)...
C'est en février 1991 que Frederick De Klerk, président d'Afrique du Sud, prend la décision de mettre fin à l'apartheid, et en effet 4 mois plus tard, le parlement Sud Africain abolit les lois qui fondaient la domination blanche.
Depuis lors, et surtout à partir de 1994, l'Afrique du Sud prend un essor économique notable avec un taux de croissance supérieur à celui des pays européens et bénéficie pleinement de l'ouverture des marchés, de la mondialisation de l'économie marchande, et devient un pays qui exporte... Mais cela s'infléchit à partir des années 2008, 2009 et 2010 du fait d'une concurrence plus dure et plus diversifiée et venant de pays qui eux ont émergé dans le début des années 2000 (Brésil, Chine, autres pays d'Afrique)...

... J'ai été tout d'abord "quelque peu surpris" puis ensuite après avoir cherché à me renseigner (parce que j'arrivais pas à le croire)... Par la non présence en ce festival international de géographie édition 2017, de personnalités, enfin, de gens venus d'Afrique du Sud en délégation : autrement dit "pas le moindre petit bout de visage de vrai/vrai Africain du Sud !"... J'en étais "le cul par terre" !
Alors que lors de F.I.G précédents, où les pays invités furent le Rwunda, la Russie, La Chine... Il y avait eu de "vrais Rwundais, de vrais Russes, de vrais Chinois" !
Pourtant l'affiche (celle que je poste en image au début de mon texte) porte en inscription : "Pays invité, l'Afrique du Sud".
Si vraiment, il n'y a pas de personnes en délégation, venues d'Afrique du Sud, alors l'inscription sur l'affiche aurait dû être : "Pays présenté, l'Afrique du Sud" !
... Je formule 2 hypothèses (juste des hypothèses) :
-Soit la municipalité de Saint Dié et le comité gestionnaire du F.I.G "n'est pas -n'est plus assez riche" pour pouvoir payer les frais occasionnés par la venue d'une délégation du pays invité, notamment le billet d'avion pour 8 ou 10 personnes...
-Soit (peut-être plus logique et plus probable) que l'Afrique du Sud n'a pas elle même souhaité envoyer à ce festival, une délégation (et je crois en percevoir si c'était le cas, les raisons-en rapport de ce que j'ai écrit plus haut au sujet de la "vue de l'Europe" sur l'Afrique)...

Voici d'ailleurs ce qu'écrivent à ce sujet, Georges Ramaïoli, dessinateur Niçois ; et Tanella Boni, philosophe Ivoirienne :

-Georges Ramaïoli :

"Je trouve que le festival est un peu calme et je suis étonné par le manque de présence du pays invité d'honneur"...

Tanella Boni :

"Je suis frappée par le fait qu'il n'y ait pas plus de dialogue avec des intervenants d'Afrique du Sud et que ces derniers n'interviennent pas plus sur les tables rondes. L'Afrique est vue de l'Europe."

... C'est dommage -mais sait-on jamais à l'avenir- que je n'aie point sur le Net (en quelque forum que je fréquente ou sur Facebook) un (ou deux ou trois) "ami de longue date" Africain du Sud habitant par exemple Le Cap (Capetown) ou Johannesbourg, et avec lequel j'aurais pu correspondre... Si cela avait été le cas, je lui aurais dit "viens passer tes vacances chez moi en France, et à mon tour je lui aurais demandé de me prendre sous son aile lors d'un séjour en Afrique du Sud... Moi qui ai "une peur bleue" (à cause de l'insécurité et de la violence) à l'idée de me retrouver dans une ville telle que Johannesbourg, je dois dire que, sous l'aile d'un ami, immergé que je serais au beau milieu de tant de diversités mêlées dans un même lieu urbain, tant de diversités en apparence si impensables à coexister vu d'Europe, comme j'ai pu le voir au travers de l'exposition photographique de Marc Shoul ; tout comme Marc Shoul je me dirais sans doute que cette diversité, que cette liberté et que cette atmosphère qui s'en dégage me ferait surmonter ma peur (peur de l'insécurité, peur de la violence)...
Mais bon, je me vois mal, à bientôt 70 ans, prendre un billet d'avion aller retour et devoir visiter l'Afrique du Sud par mes propres moyens (rien que les embouteillages monstres sur les voies autoroutières enserrant Johannesbourg par exemple...)... Ni même opter pour un voyage de Touropérator de type consommation de masse loisirs vacances, ou pour une croisière le long de la côte australe dans un bateau de 2500 personnes !

... Lors de la séance de clôture du F.I.G 2017, le dimanche 1er octobre de 16h à 17h, fut annoncé par monsieur Christian Pierret fondadeur du F.I.G ( 1ère édition en 1990) le thème retenu pour 2018 ainsi que le pays invité d'honneur :
-La France demain ; la scandinavie (Norvège/Suède/Finlande/Danemark) avec en plus l'Islande.
Personnellement, le thème retenu "la France de demain" ne me convainc trop guère en ce sens que je le trouve "plus ou moins politiquement orienté" et que de ce fait, cette "France de demain" me semble plutôt être celle des "du bon côté de la barrière"... En revanche la "France de demain" ne me paraît pas être une France "si heureuse que cela à vivre" pour des millions de gens (à commencer d'ailleurs par des gens de Saint Dié et des Vosges qui ne sont guère trop favorisés socialement et économiquement)...

... Quant au thème retenu pour le F.I.G 2017 "Territoires humains, mondes animaux", les interventions de géographes, de spécialistes du monde animal, que j'ai trouvées vraiment intéressantes dans la mesure où l'on évoquait l'intelligence animale (nombreux comportements étonnants évoqués) ... Ne m'ont pas cependant fait oublier cette dramatique réalité de la disparition de nombreuses espèces animales (dont on n' a pas suffisamment parlé dans les conférences et tables rondes)...

... Je ne voudrais pas terminer mon exposé cependant, par souligner cette initiative des organisateurs (et de la ville de Saint Dié) de faire participer les jeunes au F.I.G (cela avait d'ailleurs été le cas en 2015, en 2016)... Au travers d'animations, de petites conférences, de jeux éducatifs, de présentations de livres, de bandes dessinées. Ainsi furent mobilisés et inclus dans ces trois journées du F.I.G les enfants des écoles, collèges et lycée, bien accompagnés et encadrés... C'est bien là en effet, un souci, une heureuse initiative, de la part de la municipalité de Saint Dié, de sensibiliser et de faire participer la jeunesse à l'évolution du monde, à la géographie, à l'histoire du monde...
... Je dirai aussi, enfin, que, une grande partie de l'atmosphère de ce F.I.G, résidait dans la déambulation musicale dans les rues de Saint Dié, sur la place du marché, dans l'avenue Thiers, de la fanfare Ensemble National de Reggae sur des reprises de grands succès sud africains aux rythmes endiablés, aux mélodies par moments émouvantes dont les notes retentissaient encore après la fin des morceaux...
Une déambulation musicale de marionnettes géantes, Caramantran ; et "Au rythme du Bushmen" une chorégraphie musicale de l'association Danser sans compter... également présentes lors de ce festival...


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