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Grand Hôtel du Merdier

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Grand Hôtel du Merdier Empty Grand Hôtel du Merdier

Message par Yugcib Dim 13 Sep - 8:58

Lecture du texte intégral : Grand-hotel-du-merdier

Pour commander le livre sur lulu com :  ICI

RESUME :

Trois "coccinialbulles", Zébu, Krem et Pou, vivent un "segment d'existence" en compagnie de trois filles, dans l'appartement de l'un d'entre eux. La "dérive" de l'un, Pou, va dériver... D'une drôle de manière. Et nos trois compères vont rédiger ensemble une "œuvre commune" pour le moins surréaliste...

Un texte iconoclaste, décapant et -on va dire- "hors norme"...

EXTRAITS :

Dans une longue et puante diatribe, Pou nous convie en sa bulle et nous l’y suivons, au gré de ses confidences… Et des loulous de son âme qui polluent les pieux langages, révèlent la couleur du pus, la rougeur des ecchymoses, les arabesques de cicatrices, et parfois le contenu des râles…
C’était bien avant l’épisode du cube avec les deux copains et les trois filles… Mais c’était pas si vieux tout de même. C’était à Paname, comme sur un trottoir de Rome, sur la lèpre d’un matelas ou dans des halls de gare ou sur le quai d’un port d’Europe du Nord… Dans une chambre d’hôtel sans étoile ou entre une boite à zizique et le zinc pourri d’un bar de paumés…
Ça souquait le foutre, la solitude des vieux ou des chomdus, le pain trempé de pipi, le vomi dans le caniveau… Y avait vraiment pas de quoi être fier ! C’était Pou, y’a deux jours ou trois lunes, avec toute sa vie devant lui, sans zob jectif, sans projet et sans slip éminence…
Ecoutons le, pour une fois…
« Aujourd’hui je ne peux pas plaire.
Je l’avoue, je suis bordélique.
Le jour va se lever.
Non, c’est la nuit qui va continuer, une nuit grise, épaisse, plus triste encore que la vraie nuit, car les lumières de la rue vont s’éteindre.
Une nuit froide et mouillée.
Mon âme ne va guère mieux que cette nuit.
Sous les réverbères et les néons brillent encore les trottoirs mouillés, le pavé encrassé de tous les pas des citadins trottant, les capots de voitures.
La colonne de mercure sur le rebord de ma fenêtre hésite entre six et sept.
La boîte d’allumettes est vide.
L’épicerie est fermée.
Le pain est rassis.
Le stylo n’a plus d’encre.
La palette est desséchée, le pinceau n’a plus de poils, le gobelet est fendu.
Le papier reste papier sans rien dessus.
Il pleut.
Le vélo est pendu à la cave, la pompe est tordue, la chaîne rouillée, il manque un patin, la roue arrière est voilée.
Plus de gentil « tic tac », le coucou de petite mémé est arrêté.
La montre est bloquée.
Le bon livre fini : Rocambole envolé, maman Fipart enterrée, et l’horrible Sir William précipité dans l’abîme.
Y a que dalle à la télé, ou rien que de la sous-culture branle gogo.
C’est le quatrième matin que je cherche à extirper ce qui reste dans le tube dentifrice, j’appuie en vain, pas même une petite goutte de tripe blanche.
Le gant pue, le lavabo sent le pipi, la chemise souque la sueur, la serviette est crade.
Le frigo est vide, y’avait hier un dernier bout racorni de roquefort mais c’est vrai je l’ai zombé. Il reste encore un fond de Mascara dans la bouteille.
J’ai l’œil bovin, la bouche pâteuse, le nez mouillé.
La goutte nasale perle et me fait chercher le mouchoir que je n’ai pas.
Je m’essuie sur la manche, je renifle.
Les tire-jus sont tous cradingues, le dernier je l’ai jeté dans la corbeille du linge, je ne pouvais plus m’y moucher dedans, il était dur et tenait comme une feuille de zinc froissée.
J’ai la flemme de tout, une flemme qui me coupe les pattes et me serre l’estomac.
La grosse flemme de ces réveils nauséeux, humides et froids.
Je regarde couler le robinet d’un œil baveux.
Engourdi, ankylosé, endormi, grimaçant, ébouriffé et rien pour plaire.
Je laisse couler le robinet, l’eau froide est aspirée dans le siphon, comme un jour sans joli visage et plein de tous les coups de gueule d’automobilistes rageurs.
Ma barbe est un maquis, un fouillis de ronces.
Ma tignasse, une satanée perruque exhumée de quelque recoin de grenier.
J’ai des démangeaisons dans le cuir chevelu.
Je me gratte à pleines mains jusqu’au sang.
Les croûtes et les pellicules s’accrochent sous mes ongles noirs.
J’en ai mal aux doigts à force de me gratter.
Hier soir, je suis allé bouffer un couscous, chez le Bicot, rue Villot.
Avec des merguez, du mouton au goût très fort, de l’harissa et des pois chiches.
J’ai curé mon litre, une chopine de rouge à 12 degrés.
J’ai passé une nuit agitée, lourde, cauchemardesque.
Rien à voir avec ces rêves philosophiques et prémonitoires de quatre plombes du matin quand la veille, tu t’es intellectuellement régalé avec des amis et des filles chic.
C’étaient de sales rêves imbéciles et cruels, comme de gros culs de grasses roturières qui descendent en parachute alors que t’es attaché à un arbre et que tu vois tomber lentement jusqu’à ce qu’une atroce haleine de raie de cul te balaye le visage.

... Et voilà : le beau tracteur de foire de printemps flambant neuf va descendre dans le métro parisien.
J’ai pas osé me regarder dans une glace… Avec toutes les vitrines qu’il y a partout !
A peine un léger effleurement de doigts sur mes cheveux…
Place d’Italie
C’est la nuit dans le jour.
Dans l’anesthésie d’une journée de boulot de trouduc dans un bureau à la con ou dans la féérie pompe à fric de tous ces espaces aménagés entre les tunnels, qu’y a-t-il de plus banal qu’une station de métro ?
Pour aller à Suresnes, je sais pas par où il faut passer.
Je suis parti au pif.
Oui, par la Défense, ça doit être ça…
Y’a des tags partout, même sur le plan de la ligne.
Le métro, c’est un monde fascinant.
J’y passerais des heures.
Tous ces visages…
Dès fois, ça me fait dans les oreilles comme le roulement des vagues de l’océan.
Et les visages se jettent sur moi, je deviens une plage de sable fin.
Les visages sont des vagues.
Mes rêves y surfent dessus, la planche se retourne, un œil me déchire un tendon.
Je plonge dans l’écume rugissante entre des regard-flots et des glissades de sourires.
Les confidences ne sont pas des mots mais je les écoute.
Parisiens tous azimuts, SDF endormis assis parce qu’on a supprimé les bancs, touristes, amoureux, employés, ouvriers, courtiers, c’est le grand brassage des solitudes, des ambitions, des rêves et des désolations.
A cette heure ci, dans les alentours de midi, c’est pas la grande presse.
Mais y’a du visage.
Du visage chic à s’en régaler jusque dans le fond de l’âme.
Je leur balance mon visage, à tous ces visages.
Le mot visage c’est mon mot préféré de la langue Française.
Dans aucune autre langue du monde que le Français, ça fait autant de bien dans les tripes.
Visage.
Un jour, je taguerai visage dans toutes les langues et tous les patois du monde.
En une fresque géante.
Je boude les culs, par contre.
Tous les culs se ressemblent.
Un cul n’a pas d’âme.
On est tout seul au monde à avoir le visage qu’on a.
Je regarde les filles que personne regarde.
Celles du genre instit à grandes lunettes plate comme une sole.
Ou Grosse dondon à économies et voiture payée au comptant trousseau tout prêt qui fait tapisserie dans les bals mormons et qu’on fait danser que par politesse.
A chaque fois, je tape dans le mille.
Ça leur fait un bien fou, mon visage, mon sourire, mon regard.
Y’en a, là, pas très loin de moi, assises, bien sanglées dans leurs trench-coats ou leurs anoraks, visages anguleux, le sac à main serré sur les genoux, des filiformes, des timides, des qu’aucun mec ne zieute, avec lesquelles j’entreprends comme une conversation interstellaire.
On se rencontrera jamais.
On n’est que de toutes petites bulles dans le cosmos du métro.
Y’en a d’autres, des plantureuses, des belles à crever, bien sapées, hyper typées, des filles à mecs quoi !
Avec celles là, ça marche pas, la conversation interstellaire…
Mais elles font, comme l’instit à grandes lunettes ou la grosse Marie Claude du bal mormon, ce petit geste de la main, pour repousser une mèche de cheveux, ce mouvement de tête sur le côté, ou elles se passent les doigts entre les lèvres et le nez…
Trois fois j’ai changé de ligne de métro, et autant de fois elles font toutes le même geste.
Elles m’ont toutes regardé.
Les unes discrètement entre deux légers balancements de tête, les autres plus franchement, avec des yeux de lumière noire.
C’est toujours le même topo.
Le culte des apparences.
Omnipotent.
Outrecuidant.
Je m’excuse, mais là, dans cette rame de métro en plein après midi nocturne, je fais de mon visage un cadeau du ciel pour les yeux des filles que personne ne regarde.
Elles n’ont pas le culte des apparences, les filles qui font tapisserie.
Elles n’ont que l’émerveillement.
J’ai que 25 ans.
Je crois qu’à 80 balais, en fauteuil roulant ou même paralysé sur un pieu à caca, t’as autant droit au Radada que si tu pètes le feu beau comme un Dieu.
Mon père qui a fait Mai 68, il disait que c’était pas vrai qu’après les barricades et les accords de Grenelle on baisait à couilles rabattues.
Ça, c’est de la légende.
C’était pas tout à fait comme on le dit, avec les filles.
De toute façon, si t’étais pas un mec posé, avec une petite bagnole, ne fût-ce qu’une deux chevaux ou une vieille dauphine pourrie, si t’avais pas vu le Docteur Jivago, si ton idéal c’était pas un boulot de cadre, une belle maison un grand chien et 2 ou 3 moutards, t’étais refait, mon pote.
Et mon père, il disait aussi qu’il avait tiré la langue, que les filles de son temps elles étaient chiantes et coincées.
Mon père, il n’avait qu’un vélo.
Moi aussi j’ai qu’un vélo.
Et avec un vélo, rien qu’un vélo, que ce fut après Mai 68 ou que ce soit aujourd’hui en 2004, c’est pas très confortable pour draguer les filles.
Mais dans le métro, ça se voit pas que t’as qu’un vélo.
Surtout si tu sors de chez le coiffeur, que t’as de belles fringues et que t’as pas les yeux dans les godaces.
Y’en a une là, tout près de moi, elle arrête pas de se bouffer les ongles. Elle a un visage typé. Habillée d’un manteau léger à très grand col, ouvert sur une robe noire à volants, elle me plait.
Il y a quelque chose de maladif dans son regard.
Un regard inquiet, un regard qui souffre, un regard nerveux.
Une fille chic qui a l’air d’avoir passé la nuit dehors.
Jamais je n’ai encore vu une fille se ronger les ongles de cette façon.
Elle se bouffe les ongles, les doigts même, avec autant de rage que d’élégance.
Je devais changer à la gare d’ Austerlitz.
On est debout, tous les deux, l’un en face de l’autre.
L’une de ses mains, celle dont elle cesse de triturer le bout des doigts, serre la barre d’appui.
Ma main gauche glisse sur la barre.
Léger effleurement de doigts.
Nos regards se croisent.
Son sourire est crispé.
Ses yeux noirs.
Son visage soudain délivré dans la lumière vive de cette nuit d’après midi.
Je sens ces épluchures d’elle, comme éclaboussées de ses doigts meurtris, cette intimité à nulle autre pareille et dont je perçois les transes, qui emplit cet espace de  silence entre nous.
Quel moment !
Quelle piqûre d’héroïne !
Gare d’ Austerlitz.
Je ne descend pas.
Je suis cette fille, jusqu’où ? Je ne sais pas.
Trois musiciens de tunnels de métro s’installent au milieu de la rame.
Saxo, trompette et guitare.
Ils improvisent.
Un air de jazz, un vrai régal.
Ça décoiffe.
Au Châtelet, changement de décor… Enfin presque !
Les pubs sont les mêmes partout.
Dans la foule qui se sépare en plusieurs branches je perds ma piqûre d’héroïne en robe à volants.
Mais je la retrouve dans une rame de RER en direction de la Défense.
Assise en face de moi, ravageant de ses dents blanches le bout de ses doigts, avec son regard crasse jeté sur moi tout entier, je la dévore, je l’extrace, je la rêve les volets clos dans une chambre d’hôtel anonyme, offerte toute habillée et tendue d’un silence qui hurle de joie…
Auber.
C’est fini.
Nous ne nous reverrons plus jamais.
Elle disparaît dans ces artères noires de globules en blousons ou  anoraks.
De fée aux doigts de lépreux, elle se fait globule en manteau bleu aspiré vers ce cœur de la ville dont les oreillettes et les ventricules ne cessent de se diviser en segments d’existence.
Je ne la retrouverai jamais, dans aucun segment d’existence.
Elle a disparu parce que j’ai cessé de la suivre.
J’ai pas de carnet pour noter.
Je n’ai que le souvenir.
Ça fait du bien, de tout son visage et de tout son regard, de balancer son écriture sans papier et sans crayon, comme ça, en toute spontanéité, du fond de ses tripes, à une fille qui te plait… ou un regard jeté sur toi.
De se poser ainsi, tel un nuage transparent, sur un petit bout de ciel bleu, d’extracer ce regard de l’autre, inconnu mais devenu si proche…
L’écriture est avant tout un espace de liberté.
Et dans cet espace là, plus besoin de crayon, ni même de mots.
C’est le souvenir qui va faire pousser les mots.
Dans l’instant, cet instant de l’autre que tu vis et que tu traverses, les mots ne viennent pas.
Ils ne sont pas encore nés.
Mais ils existent.
Je les touche de cette écriture de moi qui n’est pas encore née, ces visages de filles, de femmes, d’enfants et toutes ces silhouettes perçues, croisés dans la brume, la nuit, le hall d’une gare ou dans la lumière dorée d’une fin d’après midi…
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Message par Yugcib Jeu 1 Oct - 21:23

A l'origine j'avais écrit un texte intitulé "Grand hôtel du merdier", au crayon à bille sur sept ou huit pages volantes, avec pas mal de ratures, de gribouillages... Lorsque j'avais 22 ans en 1970 et que je "bossais" de nuit dans un centre de tri postal le PLM à Paris...
Lors d'une mémorable soirée de réveillon (le 31 décembre 1969) avec trois copains (Michel Mas, Daniel Pitelet et Christian Roudier) dans la chambre d'hôtel de Michel ; j'avais fait la lecture de ce texte (déjà iconoclaste et surréaliste) à mes trois copains... qui s'étaient esclaffés (à mourir de rire)...
Par la suite, lors de soirées passées ensemble (on avait décidé de louer un petit appart dans le 18 ème, quartier Barbès, afin de vivre ensemble -on travaillait tous les quatre, de nuit dans la même brigade de nuit au PLM)... lors de sorties, combien de fois ce texte "Grand Hôtel du merdier" "revenait sur le tapis" et à chaque fois grosse crise de fou rire... Entre nous et, autour de nous quelques autres copains, ce texte était devenu "une légende", surtout propagée par Christian Roudier (qui lisait beaucoup et avait un tas de bouquins au dessus de son lit)...
Bien des années plus tard, lorsque je travaillais en 2003 à la poste de Laluque dans les Landes (j'étais EAR c'est à dire brigadier remplaçant dans les bureaux de la côte océane) ; comme cette poste de Laluque était peu fréquentée (je restais des heures sans voir un chat)... Plutôt que de "m'emmerder", j'utilisais l'ordi de la poste et l'imprimante pour, cette fois, "étoffer" ce texte d'origine de Grand Hôtel du Merdier. Et je vous dis pas les crises de fou rire qui me venaient au fil de mon inspiration ! Et c'est ainsi qu'en 2 mois de poste de Laluque, je parvins à rédiger quelque 200 pages !
Le texte définitif publié sur Alexandrie Editions en 2007 (et imprimé et en livre à acheter sur lulu com) est peu différent du texte de 2003 rédigé à la poste de Laluque...

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Message par Frénégonde Lun 19 Sep - 20:35





Vous l'aurez deviné, il est inutile de chercher cet hôtel sur une carte ! Ceci dit, vu le titre, je crois qu'on peut encore préférer aller poser ses valises à l'Auberge Rouge !!!

Ce roman est... comment dire... à la fois atypique et extraordinaire. Il ne rentre dans aucune case et, si vous connaissez un peu son auteur, cela ne vous étonnera guère. Je vous propose d'ailleurs, histoire d'aller faire un peu connaissance avec ce dur au cœur tendre, d'aller flâner sur son blog et son forum.

Le style de l'auteur tient à la fois de Lautréamont et de Céline. La plume peut être aussi acerbe, virulente, que poétique. Quant à la trame de l'histoire, elle m'a fait penser un peu aux Lettres Persanes de Montesquieu. Je veux dire par là qu'il s'agit de personnages complètement inventés (trois ici, Zébu, Krem et Pou, des « Coccinialbulles »), parfois loufoques, mais souvent lucides. Ces derniers sont là non pas juste pour amuser le lecteur. Il y a une véritable réflexion sur la société. C'est en cela qu'ils me font penser à Rika et Usbek.

Je le disais, si Guy Sembic a tendance à vociférer, il peut aussi laisser aller sa plume et changer radicalement de style en employant de la poésie. Son cœur est, selon son expression favorite, « grand comme un cosmos ». Son analyse est toujours fine. Il s'attache aux visages, les yeux de l'âme. Vous remarquerez d'ailleurs, en lisant son texte, que le terme revient souvent. Il défend les plus faibles, les plus désœuvrés, en Robin des Bois du stylo, quitte à en ébouriffer plus d'un à travers un langage peu conventionnel.

En tous les cas, voici un texte qui ne peut pas laisser indifférent !





Extrait :



Au pied du cube des Coccinialbulles, sur un trottoir de vase vitrifiée cheminait un couple de retraités. C’était l’opulent monsieur Dupin, avec sa petite sacoche en cuir de vache en bandoulière et son beau pantalon à la papa au pli impeccable, suivi de sa Dupine bien enveloppée dans son bel imper fourré de très bonne coupe. Un petit chien frétillant à poils ras, quéquette en érection, trottinait hardiment et se précipitait dans les jambes encore bien galbées malgré son âge, de sa Dupine de maîtresse. Haletant, suffoquant, couinant, jappant et se tortillant en une transe de goret ivre, le petit toutou se dressa sur ses pattes arrière, déglutit son régal subit dans un spasme violent et contracté, frottant sa quéquette sur le bas du bel imper. Et la Dupine, dont l’élégance venait de ravir le jeune chiot, imperturbable, murée dans un silence aussi complice qu’outré, imagina le sourire narquois de la teinturière qui, inévitablement, ne manquerait pas de s’enquérir de cette coulure suspecte au bas du vêtement.

« Eh, t’as vu, Zébu, ces pépère et mémère endimanchés, sur le trottoir, en bas, avec leur petit toutou de cirque ? » s’écria Pou, encore en bandaison et le froc en accordéon.
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