Un écrivain qui arrête d'écrire ou qui détruit son oeuvre...
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Un écrivain qui arrête d'écrire ou qui détruit son oeuvre...
Un écrivain qui arrête d’écrire ou qui détruit son œuvre, cela m’interpelle… Par exemple, Arthur Rimbaud qui très jeune encore, à peine âgé de vingt ans cesse d'écrire ; et Frantz Kafka qui a détruit une partie de ses productions...
Il m’est arrivé moi-même d’envisager de brûler mes écrits, du moins une certaine partie, c'est d'ailleurs ce que j'ai fait pour un cahier d'écrits de jeunesse ainsi que pour d'autres textes aussi bien anciens que récents...
Parce que j’en considérais la vanité ou l’inutilité, puisque ce que je pensais et écrivais n’ a changé ni ma vie ni celle des gens que j’aimais…Ecrire pour écrire, c’est comme pisser pour pisser. La seule différence entre pisser et écrire, c’est que lorsque la vessie est vide on ne repisse pas de suite, alors qu’après avoir écrit, on peut encore écrire tout de suite.
J’ai beau me dire que je m’acharne à pisser de l’écriture comme un marin qui pisse son âme par-dessus bord au milieu de l’océan, loin de toute « terre promise » ; que je sue sang et eau en des marathons cérébraux qui ne mènent nulle part ; que je devrais fermer ma gueule et arrêter de réfléchir ; c’est plus fort que moi : les « illuminations » (telles celles de Rimbaud) et le « terrier » (comme celui de Kafka) m'occupent l'esprit...
Oh ! Que j’envie les bricoleurs, les jardiniers, les musiciens du « bal à la papa », les baiseurs à la petite semaine, les gosses qui font des pâtés dans le sable, les sportifs, les « bien dans leur peau au boulot », les pragmatiques, les amoureux du fil de l’eau, les conteurs pour enfants et les écrivains de terroir !
Fous moi la paix, vie intérieure ! Chère Bon – Diette adorée, à toi je te dis tout, mais tu vas me faire crever !
Les gens qui lisent vraiment beaucoup, ont-ils aussi le désir et surtout le temps d’écrire ? Peut-on écrire abondamment et lire tout autant ? Sachant que lire, se documenter, observer et apprendre est nécessaire pour bien écrire ? Les gens qui lisent beaucoup et écrivent peu, soit parce qu’ils n’éprouvent pas le besoin d’écrire, ne se sentent pas inspirés, ou pensent qu’ils ne sont pas capables de rédiger autre chose que des lettres ou des notes ; dans quelle mesure peuvent-ils vraiment comprendre ce besoin qui est celui de toute personne accomplissant tant bien que mal, œuvre d’écriture ?
Le poète, le prosateur, qu’il soit celui qui écrit dans le « courrier des lecteurs », celui qui s’exprime sur un site personnel ou un blog, ou encore celui qui, page après page relate des anecdotes, des souvenirs d’enfance ou des évènements, conte des histoires… Est le plus souvent perçu dans sa famille ou par les personnes qu’il connaît, comme un individu plus ou moins déconnecté de la réalité, dont on ne reconnaît pas ce qui l’anime ou le motive. Généralement peu soutenu et encouragé, il doit « s’exister » lui-même contre l’indifférence et parfois la condescendance dont il fait l’objet.
Il est même tout à fait possible que les personnes les plus proches de lui n’aient pratiquement aucune connaissance de ce qu’il écrit et que même ses livres n’aient pas été lus… Et que tout cela soit finalement découvert après sa mort, si toutefois les documents éparpillés, les brouillons et les carnets, retrouvés au hasard d’un « nettoyage de printemps », ne soient « pieusement » enfouis avec d’autres « papiers », au fond de cartons ficelés… qu’un descendant exhumera peut-être si ces cartons n’ont pas pris le chemin de la déchetterie, ou les livres, d’un vide grenier…
Evidemment si notre « écrivain » de la famille produit un « best seller », et qu’une nuée de journalistes s’abat autour de la maison du nouvel auteur enfin reconnu, alors fini les condescendances et les haussements d’épaule… Putain de notoriété : tu es aussi pourrie que le fric ! La notoriété c’est comme le pognon : plus t’en as, et plus t’es aimé en conséquence ! Excusez moi, les copains et les pas copains, mais pour moi, cet amour là c’est de la merde !
Assurément une destruction délibérée et pleinement consciente, opérée « de son vivant », est sans doute préférable à des années d’oubli dans des cartons ficelés.
Sur Internet, c’est vrai, le « suicide » est beaucoup plus rapide : un coup de clic suffit pour « sauter dans le néant ». Charrier des cartons dans sa bagnole jusqu’à la déchetterie ou brûler des milliers de pages dans le foyer de sa cheminée est un bien long suicide !
De toute manière, on est toujours tout seul dans sa "bulle", quoi que l’on puisse ressentir. L’immensité de l’intérieur de la bulle est insignifiante, infiniment petite… Brassens disait bien : « Il n’y a pas d’amour heureux ».
Ceux qui vivent, tout simplement, bouffent, bricolent et copulent avec ou sans amour, sont dans leur bulle comme le poisson dans l’eau. « Il n’y a pas d’amour heureux »… Cet amour là, justement, celui de la chanson de Brassens, est une magnifique illusion dont on passe sa vie à crever… Et c’est dur de crever pendant aussi longtemps.
Il m’est arrivé moi-même d’envisager de brûler mes écrits, du moins une certaine partie, c'est d'ailleurs ce que j'ai fait pour un cahier d'écrits de jeunesse ainsi que pour d'autres textes aussi bien anciens que récents...
Parce que j’en considérais la vanité ou l’inutilité, puisque ce que je pensais et écrivais n’ a changé ni ma vie ni celle des gens que j’aimais…Ecrire pour écrire, c’est comme pisser pour pisser. La seule différence entre pisser et écrire, c’est que lorsque la vessie est vide on ne repisse pas de suite, alors qu’après avoir écrit, on peut encore écrire tout de suite.
J’ai beau me dire que je m’acharne à pisser de l’écriture comme un marin qui pisse son âme par-dessus bord au milieu de l’océan, loin de toute « terre promise » ; que je sue sang et eau en des marathons cérébraux qui ne mènent nulle part ; que je devrais fermer ma gueule et arrêter de réfléchir ; c’est plus fort que moi : les « illuminations » (telles celles de Rimbaud) et le « terrier » (comme celui de Kafka) m'occupent l'esprit...
Oh ! Que j’envie les bricoleurs, les jardiniers, les musiciens du « bal à la papa », les baiseurs à la petite semaine, les gosses qui font des pâtés dans le sable, les sportifs, les « bien dans leur peau au boulot », les pragmatiques, les amoureux du fil de l’eau, les conteurs pour enfants et les écrivains de terroir !
Fous moi la paix, vie intérieure ! Chère Bon – Diette adorée, à toi je te dis tout, mais tu vas me faire crever !
Les gens qui lisent vraiment beaucoup, ont-ils aussi le désir et surtout le temps d’écrire ? Peut-on écrire abondamment et lire tout autant ? Sachant que lire, se documenter, observer et apprendre est nécessaire pour bien écrire ? Les gens qui lisent beaucoup et écrivent peu, soit parce qu’ils n’éprouvent pas le besoin d’écrire, ne se sentent pas inspirés, ou pensent qu’ils ne sont pas capables de rédiger autre chose que des lettres ou des notes ; dans quelle mesure peuvent-ils vraiment comprendre ce besoin qui est celui de toute personne accomplissant tant bien que mal, œuvre d’écriture ?
Le poète, le prosateur, qu’il soit celui qui écrit dans le « courrier des lecteurs », celui qui s’exprime sur un site personnel ou un blog, ou encore celui qui, page après page relate des anecdotes, des souvenirs d’enfance ou des évènements, conte des histoires… Est le plus souvent perçu dans sa famille ou par les personnes qu’il connaît, comme un individu plus ou moins déconnecté de la réalité, dont on ne reconnaît pas ce qui l’anime ou le motive. Généralement peu soutenu et encouragé, il doit « s’exister » lui-même contre l’indifférence et parfois la condescendance dont il fait l’objet.
Il est même tout à fait possible que les personnes les plus proches de lui n’aient pratiquement aucune connaissance de ce qu’il écrit et que même ses livres n’aient pas été lus… Et que tout cela soit finalement découvert après sa mort, si toutefois les documents éparpillés, les brouillons et les carnets, retrouvés au hasard d’un « nettoyage de printemps », ne soient « pieusement » enfouis avec d’autres « papiers », au fond de cartons ficelés… qu’un descendant exhumera peut-être si ces cartons n’ont pas pris le chemin de la déchetterie, ou les livres, d’un vide grenier…
Evidemment si notre « écrivain » de la famille produit un « best seller », et qu’une nuée de journalistes s’abat autour de la maison du nouvel auteur enfin reconnu, alors fini les condescendances et les haussements d’épaule… Putain de notoriété : tu es aussi pourrie que le fric ! La notoriété c’est comme le pognon : plus t’en as, et plus t’es aimé en conséquence ! Excusez moi, les copains et les pas copains, mais pour moi, cet amour là c’est de la merde !
Assurément une destruction délibérée et pleinement consciente, opérée « de son vivant », est sans doute préférable à des années d’oubli dans des cartons ficelés.
Sur Internet, c’est vrai, le « suicide » est beaucoup plus rapide : un coup de clic suffit pour « sauter dans le néant ». Charrier des cartons dans sa bagnole jusqu’à la déchetterie ou brûler des milliers de pages dans le foyer de sa cheminée est un bien long suicide !
De toute manière, on est toujours tout seul dans sa "bulle", quoi que l’on puisse ressentir. L’immensité de l’intérieur de la bulle est insignifiante, infiniment petite… Brassens disait bien : « Il n’y a pas d’amour heureux ».
Ceux qui vivent, tout simplement, bouffent, bricolent et copulent avec ou sans amour, sont dans leur bulle comme le poisson dans l’eau. « Il n’y a pas d’amour heureux »… Cet amour là, justement, celui de la chanson de Brassens, est une magnifique illusion dont on passe sa vie à crever… Et c’est dur de crever pendant aussi longtemps.
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" Nous ne pouvons savoir! Nous sommes accablés d'un manteau d'ignorance et d'étroites chimères" [Arthur Rimbaud ]
Re: Un écrivain qui arrête d'écrire ou qui détruit son oeuvre...
J'ai du mal à comprendre moi aussi. Comment peut-on, sur un coup de tête détruire ce que l'on a écrit alors qu'on a sué sang et eau (ou plutôt sang et encre) pour le faire ? Ça me dépasse.
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